L'hindouisme traditionnel n'est pas une religion prosélyte car trop liée à une culture spécifique au sous continent indien. Si l'hindouisme ritualiste commence à s'exporter au Etats-Unis, au Canada ou en GB, c'est surtout le fait des communautés hindoues installés dans ces pays qui souhaitent pratiquer leur culte. Par exemple il y a un temple hindou aux émirats, mais les temples hindous outre mer, n'ont pas une vocation à convertir des non hindous et surtout des non indiens car l'hindouisme est malgré tout une religion ethnique, ou du moins très liée à la notion de terre sacrée de Bharat, un peu comme le judaïsme est lié à la terre d'Israël. On ne devient pas hindou, on naît hindou.
Toutefois il existe des mouvements hindous extrémistes qui sont de deux sortes.
- D'un côté des extrémistes politiques, qui en Inde, réclament le retour à la pureté, à la tradition, exigent des lois anti conversion etc... Ces mouvements uniquement indiens, veulent lutter pour préserver l'hindouisme contre la propagation de religions étrangères sur leur sol et rétablir l'hindutva, que l'on traduit parfois par "hindouïté", le caractère uniquement hindou du sous continent.
- De l'autre, on trouve en occident, des mouvements sectaires très prosélytes mais minoritaires qui se réclament de l'hindouisme traditionnel alors qu'au sein de ces mouvements on trouve en majorité des occidentaux fanatiques en mal d'exotisme religieux. En Inde même, ils sont considérés comme allant à l'encontre des principes de la religion et ne sont pas reconnu comme hindous.
En côté de cet hindouisme religieux traditionnel, il y a l'hindouisme philosophique (védanta) qui à l'instar du bouddhisme, est davantage une vision du monde qu'une religion, et qui attire beaucoup les européens. Le védanta est une spiritualité moniste ou panthéiste, basée sur l'expérience de Dieu en Soi, très proche de la Gnose, ou du bouddhisme, expérience que l'on atteint par l'introspection, la maitrise du mental, la concentration et la méditation. Le védanta est universel, il est enseigné par des maîtres dans des ashrâms en Inde. Chaque ashrâms a ses propres règles, il y a une discipline, on ne peut pas y faire n'importe quoi, mais en dehors, le védanta n'exige pas à ce que l'on adopte la culture hindoue, que l'on se convertisse, à ce que l'on fréquente des temples ou que l'on adore une divinité extérieure.
Certains centres védantiques en Europe conservent les symboles de la religion hindoue, mais uniquement vus et expliqués comme des symboles, dans d'autres, on pratique le yoga ou la méditation, sans aucun symbole religieux que la figuration du Omkar, ou une photo du maître. Ici, on est loin des braillards qui se croient plus hindous que les hindous, ça me parait important de faire cette distinction.