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 Encore un petit conte

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J-P Mouvaux
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J-P Mouvaux


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MessageSujet: Encore un petit conte   Encore un petit conte EmptyMar 19 Juin 2007 - 22:40

Adam et Eve

Il y a un ou deux millions d’années des groupes de « primates » arboricoles vivaient dans la forêt de l’Est africain. Ils étaient là comme dans un paradis : pas besoin de se casser la tête pour trouver à manger, bananes et autres fruits appétissants et nourrissants étaient à leur disposition sans qu’ils aient à faire le moindre effort pour se les procurer.

Mais un jour, un couple de ces « primates », sans doute un peu « marginal » par rapport aux autres, et poussé par la curiosité de savoir ce qu’il y avait au-delà de la limite de la forêt, s’aventura dans la savane qui s’étendait au-delà de cette limite. Leurs congénères les avaient pourtant bien prévenus : « Gare à vous si vous vous mettez ainsi hors des lois de la tribu ; vous ne savez pas ce qui vous attend quand vous nous aurez quittés ; et pas question après de venir pleurer pour revenir chez nous troubler l’esprit de nos jeunes avec vos désirs d’aventure. »

Les voilà donc partis, main dans la main, dans le petit matin, pleins d’enthousiasme. Le soleil tapait dur dans la savane. A l’heure du midi, la faim les prit. Ils avisèrent un arbre qui portait des fruits comme ils n’en avaient encore jamais vu : tout ronds, bigarrés de couleurs : rouge, vert, jeune, drôlement appétissants ; et juste à la taille de la main, comme des seins de jeune fille. Eve, la plus hardie des deux, avança la main vers un de ces fruits si tentants ; un serpent déroulait paresseusement ses anneaux parmi les branches de l’arbre, mais Eve n’avait pas peur des serpents, au contraire, elle était leur amie. Adam se méfiait un peu. Mais il ne résista pas longtemps à la tentation. Et ils se firent une bonne ventrée de ces fruits savoureux, à la chair juteuse, plus ferme et au goût plus piquant que les bananes dont ils se souvenaient d’avoir mangé jusqu’à l’écoeurement dans leur paradis forestier. Le seul ennui de ce fruit, c’était les pépins. Et puis, leurs entrailles, agressées par ces fruits inhabituels, ne tardèrent pas à se révolter. C’était la première fois qu’ils ressentaient ainsi la révolte de leurs entrailles : il devait bien y avoir une diablerie là derrière. Adam s’en prit à Eve, lui reprochant de l’avoir entrainé dans cette aventure : « On le disait bien : « curieuse comme une femme », je n’aurais jamais du t’écouter. » Mais il était trop tard pour revenir en arrière, et l’homme et la femme durent s’organiser pour mener leur nouvelle vie.

Adam, en fouillant la terre, avait découvert des sortes de fruits qui ressemblaient, par la forme, à ceux qu’ils avaient cueillis sur l’arbre le premier jour de leur aventure : ils avaient aussi la forme d’une pomme mais, poussant dans la terre, ils étaient tout gris ; et ils n’avaient pas de pépins. Adam résolut d’en cultiver ; il avait une âme de paysan ; il aimait la terre. Il se mit aussi à cultiver du blé et il inventa le pain. Il s’était défriché un petit coin de potager ; mais quel travail de lutter contre les ronces et les épines qui revenaient toujours envahir son petit jardin ; et le soleil tapait dur ; il comprit le sens du dicton : « gagner son pain à la sueur de son front ».

Eve l’aidait dans ses travaux ; et elle avait inventé la cuisine pour donner plus de saveur aux produits de la terre qu’Adam cultivait. Et puis, il arriva qu’elle attendit son premier enfant. Chez les « primates » de la forêt, les femelles mettaient bas leurs petits sans peine : « comme une lettre à la poste » selon le dicton. Mais voilà que le bébé d’Eve n’avait pas du tout l’air disposé à venir au jour ; en fait, quand, au prix de grandes souffrances, Eve le mit au monde, on s’aperçut qu’il avait la tête beaucoup plus grosse que les bébés de la forêt primitive ; c’est ce qui expliquait qu’il ait eu tant de mal à passer et qu’il ait fait ainsi souffrir sa maman.

Voyant les épreuves qu’ils rencontraient il leur arrivait parfois, à Adam et Eve, de regretter le paradis perdu ; mais il ne leur était pas permis d’y retourner. Et parfois, Adam, énervé, s’en prenait à Eve : « Tu vois ; c’est le bon Dieu qui nous a puni. »
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florence_yvonne
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MessageSujet: Re: Encore un petit conte   Encore un petit conte EmptyMar 19 Juin 2007 - 23:07

Citation :
Adam, en fouillant la terre, avait découvert des sortes de fruits qui ressemblaient, par la forme, à ceux qu’ils avaient cueillis sur l’arbre le premier jour de leur aventure : ils avaient aussi la forme d’une pomme mais, poussant dans la terre, ils étaient tout gris

la pomme de terre est un légume originaire d'amérique, c'est christophe colomb qui l'a ramené, boudé par les français car ils la trouvaient bizarre, c'est parmentier qui eu l'idée de donner envie aux français d'en goûter d'une façon très ingénieuse, il les fis pousser dans un jardin entouré de haut murs et surveillés par des gardes qui eurent pour consigne de surtout ne pas empêcher les curieux d'entrée, les parisiens intrigués que l'on prennent tant de précaution pour un simple légume, en subtilisèrent et y prirent goût.
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JONAS
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MessageSujet: Re: Encore un petit conte   Encore un petit conte EmptyDim 24 Juin 2007 - 13:37

J'ai bien aimé ton récit cher JP .
Florence , ce que raconte JPrelève d'un mythe fondateur qui peut aussi avoir l'allure d'un conte .Pour qu'un peuple ait son identité il crée des contes donc des mythes ayant pour discours implicite : voilà ce que nous étions avant .
Il ne faut pas confondr le mythe (Un ensemble d'images qui comporte une illusion ou le risque d'une illusion
Fait appel aux émotions collectives, à la mémoire collective)
et l'Histoire.
Le récit mythique fondateur d'Adam et Eve est aujourd'hui peu crédible au niveau de sa véracité .Il en est tout autrement pour Christophe Colomb et ses patates et son oeuf
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florence_yvonne
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MessageSujet: Re: Encore un petit conte   Encore un petit conte EmptyDim 24 Juin 2007 - 14:50

comment cela pas crédible lntroduction de la pomme de terre en France ? c'est en cours d'histoire que j'ai appris cela
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JONAS
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MessageSujet: Re: Encore un petit conte   Encore un petit conte EmptyDim 24 Juin 2007 - 23:00

Voilà ce que j'ai dit :
Le récit mythique fondateur d'Adam et Eve est aujourd'hui peu crédible au niveau de sa véracité .Il en est tout autrement pour Christophe Colomb et ses patates et son oeuf

Je veux dire que le mythe contique est une pure fiction qui sert à fonder une identité.
IL EN EST TOUT AUTREMENT
Pour l'histoire où les faits sont réels comme les découvertes ou les événements.
Donc je doute de la véracité du récit adamique mais pas de C.Colomb.
D'ailleurs il faut pas trop se fier aux connaissances acquises à l'école ou via internet.Il faut meme démystifier tout ce qu'on a dit de C.Colomb
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J-P Mouvaux
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MessageSujet: Re: Encore un petit conte   Encore un petit conte EmptyLun 25 Juin 2007 - 21:38

Une question que je me pose, c'est la différence entre "mythe", "conte", et "légende".
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florence_yvonne
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MessageSujet: Re: Encore un petit conte   Encore un petit conte EmptyLun 25 Juin 2007 - 22:23

je consulte ma bible et :

MYTHE, subst. masc.
A. Récit relatant des faits imaginaires non consignés par l'histoire, transmis par la tradition et mettant en scène des êtres représentant symboliquement des forces physiques, des généralités d'ordre philosophique, métaphysique ou social. Mythe solaire; mythe de Prométhée. Les mythes grecs, parents des mythes sanscrits, n'exprimaient à l'origine que le jeu des forces naturelles (TAINE, Philos. art, t.2, 1865, p.203). Orphée est condamné à ne jamais revoir Eurydice, parce qu'il l'a regardée. Ce vieux mythe exprime bien la loi du rythme, qui ramène ainsi et entraîne de belles images du fond des abîmes, mais toujours derrière lui, et sans s'arrêter jamais (ALAIN, Beaux-arts, 1920, p.93):

1. N'est-ce pas assez que, par ce mythe d'Adam, ce mythe de Caïn, ce mythe de la race de Caïn et de la race de Seth, et par tout ce qui suit, il [Moïse] nous ait appris véritablement en quoi consiste la vie, en quoi consiste le bien et le mal!
P. LEROUX, Humanité, 1840, p.623.

En partic. Expression allégorique d'une idée abstraite; exposition d'une théorie, d'une doctrine sous une forme imagée. Mythe de la caverne de Platon. C'est une vieille histoire, cette dualité... Vous vous souvenez de Platon, du mythe de l'«attelage»?... L'un tire à hue, et l'autre à dia... Toute la vie, on se sent écartelé (MARTIN DU G., Souv. autobiogr., 1955, p.XCI):

B. P. ext.
1. Évocation légendaire relatant des faits ou mentionnant des personnages ayant une réalité historique, mais transformés par la légende. Mythe napoléonien; mythe de Don Juan; le mythe de Pétain. Nana tourne au mythe, sans cesser d'être réelle. Cette création est babylonienne (FLAUB., Corresp., 1880, p.388):

2. Représentation traditionnelle, idéalisée et parfois fausse, concernant un fait, un homme, une idée, et à laquelle des individus isolés ou des groupes conforment leur manière de penser, leur comportement. Mythe du chef, du héros; mythe de l'argent, du confort, de la minceur, de la vitesse; mythe de la galanterie française; mythe de la grève générale. Il entendait l'énumération de ses propres vertus: ... Un guerrier de race... de ceux qui brodent sur nos drapeaux l'or impérissable des victoires... Son tour était venu dans le cérémonial d'être transcendé par le mythe du bon général, ami de ses hommes, du grand général infatigable au combat comme aux travaux de paix (DRUON, Gdes fam., t.1, 1948, p.164):

2. Fam. Chose rare, ou si rarement rencontrée, qu'on pourrait supposer qu'elle n'existe pas. Je redeviens un littérateur pur et simple. Mon oeuvre n'est plus un mythe. (Un volume de contes, rêvé. Un volume de poésie, entrevu et fredonné. Un volume de critique...) (MALLARMÉ, Corresp. 1871, p.342):

3. Aspiration fondamentale de l'homme, besoin métaphysique. Mussolini, Franco, le peuple de Rome et celui de Barcelone sont joués ici au naturel. Ô mythe du progrès! Voilà l'homme tel qu'il est, la foule telle qu'elle est (MAURIAC, Journal 2, 1937, p.200). Lui qui ne veut pas de régime populaire, lui qui respecte le mythe de la puissance, il a bien aussi son régime préféré (BRASILLACH, Corneille, 1938, p.294):

Modèle parfait, type idéal représentant des symboles inhérents à l'homme ou des aspirations collectives. Mythe de la femme; mythe de l'innocence. À beaucoup, il apparut comme un revenant; à d'autres, plus jeunes, il faisait figure de mythe devenu soudain palpable (DRUON, Gdes fam., t.2, 1948, p.107).
REM. Mythicité, subst. fém. Amour, emploi du mythe, du mythisme (infra dér. 2). [Barrès] avait vécu, en artiste et en Lorrain, dans cette atmosphère de la colline de Sion, terre de légende, d'histoire et de mythicité (THIBAUDET, Princes lorr., 1924, p.62).
Prononc. et Orth.: [mit]. Homon. mite. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1803 subst. fém. «fable mythologique» (WAILLY); 1840 «exposition d'une idée, d'un enseignement sous forme allégorique» (Ac. Compl. 1842); 1874 «représentation idéalisée d'un état passé de l'humanité» (Lar. 19e). Empr. au b. lat. mythos «fable, mythe», gr. proprement «suite de paroles qui ont un sens, discours, fiction, mythe». Fréq. abs. littér.: 970. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 568, b) 325; XXe s.: a) 932, b) 2905.
DÉR. 1. Mythifier, verbe. a) Emploi intrans., rare. Instaurer un mythe; faire, créer un mythe. En vérité, il y a tant de mythes en nous et si familiers qu'il est presque impossible de séparer nettement de notre esprit quelque chose qui n'en soit point. On ne peut même en parler sans mythifier encore (VALÉRY, Variété II, 1929, p.232). b) Emploi trans. Transformer (quelqu'un, quelque chose) en mythe; donner (à quelqu'un, à quelque chose) un aspect, une dimension mythique. Il est vrai que la neige restait candide sur les corniches, les becs de gaz et les stores en tôle des hôtels particuliers qui bordent cette cité minuscule [la cité Monthiers], cité que notre pente à mythifier et à grandir ce qui s'éloigne, me pousse toujours à décrire et à dessiner beaucoup plus vaste. Le gaz qui clignote ajoutait sa touche scélérate (COCTEAU, Portr.-souv., 1935, p.109). [mitifje], (il) mythifie [mitifi]. 1re attest. 1929 (VALÉRY, loc. cit.); de mythe, suff. -ifier*. 2. Mythisme, subst. masc. a) Science des mythes. Hérodote et Tite-Live devaient être tenus pour des historiens sérieux, Homère devait passer pour un poète individuel, avant que l'étude comparée des littératures eût révélé les faits si délicats du mythisme, de la légende primitive, de l'apocryphisme (RENAN, Avenir sc., 1890, p.297). b) Esprit mythique. Le rêve nocturne est la source où s'alimente la poésie; il est en même temps celle du merveilleux et celle des mythes: le cauchemar, fait aussi bien d'enchantements que d'épouvantes, «sème des soleils dans le ciel; il bâtit pour en approcher des villes plus hautes que la Jérusalem céleste; il dresse pour y atteindre des avenues resplendissantes aux degrés de feu... Voilà tout le mythisme d'une religion» (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p.340). []. 1res attest. 1834 «sciences des mythes» (BOISTE), 1840 «abus des explications mythiques» (Ac. Compl. 1842); de mythe, suff. -isme*.
BBG. Symboles 1969, p.16. HALPERN (B.). Myth and ideology in modern usage. History and theory. 1961, t.1, pp.129-149.

CONTE, subst. masc.
A. Vieilli. Action de rapporter à quelqu'un un fait réel. Faire le conte de; faire le conte d'une aventure :

1. ... la prêcheuse impitoyable lui refaisait tout le conte de leurs amours et de leur égarement, celui aussi de son propre retour à la vertu.
GUÉHENNO, Jean-Jacques, Roman et vérité, 1950, p. 173.

B. Récit d'aventures imaginaires destiné à distraire, à instruire en amusant. Conte de fées :

2. Il savait aussi toutes sortes de contes, des contes venus des temps anciens, d'une saveur agreste et sauvage, où l'esprit de la race avait accumulé des trésors d'observation, où revivait un peu le terroir lorrain,...
MOSELLY, Terres lorraines, 1907, p. 141.

C. P. ext. Récit, propos invraisemblables auxquels il n'est pas raisonnable de croire. Conte bleu, conte à dormir debout. Ah! Il peut, en pleines assises, répéter ce conte, il n'arrivera pas à soulever le scandale cherché!... (ZOLA, La Bête humaine, 1890, p. 272) :
Projet utopique, réalisation extravagante. Le barrage de Génissiat, un conte bleu, une calembredaine d'utopiste (A. ARNOUX, Rhône, mon fleuve, 1944, p. 83).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. depuis 1694. Homon. compte, comte. Étymol. et Hist. 1. 1130-40 « récit de choses vraies » (WACE, Conception ND, éd. W. R. Ashford, 281) 1732 (HAMILT. Gramm. 8 ds LITTRÉ), qualifié d',,anc.`` par GUÉRIN 1892, répertorié par ROB. et Lar. Lang. fr.; 2. [fin XIIe s. « récit d'aventure fait pour divertir » (JEAN BODEL, Saxons, éd. Fr. Michel, I); cf. FEW t. 2, p. 996, note 15]; ca 1200 (JEAN RENART, L'Escoufle, éd. Fr. Sweetser, 2059); 3. [1538 « récit fait pour tromper » (EST. d'apr. FEW t. 2, p. 994b)]; 1664 conte en l'air (MOLIÈRE, Tartuffe, IV, 3). Déverbal de conter*, v. compte. Fréq. abs. littér. : 2 018. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 2 855, b) 3 365; XXe s. : a) 3 251, b) 2 390. Bbg. BEIT (H. von). Das Märchen. Bern, 1965. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 37, 99, 146, 458. KŒNIG (V. F.). Counter-notes on Jean Renart. Mod. Lang. Notes. 1940, t. 55, pp. 8-16. ROG. 1965, p. 235.

LÉGENDE, subst. fém.
A. RELIG. CATH., vx.
1. Récit de la vie du saint du jour, lu au réfectoire et à l'église, en particulier à l'office de matines. Synon. leçon, lecture. Ces prélats chambardèrent de fond en comble le psautier, (...) biffèrent les légendes des saints (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 187).
Vie de saint enjolivée de merveilleux par l'imagination et la piété populaire. La légende de saint Nicolas, patron de la Lorraine, qui ressuscita trois enfançons hachés dans un saloir (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 68) :

1. ... je pris un livre (...); c'était un abrégé de la Vie des saints. J'ouvris au hasard. Je tombai sur la légende excentrique de saint Siméon le Stylite, dont Voltaire s'est beaucoup moqué...
SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 178.

2. P. méton. Recueil, ouvrage contenant ces récits. Sur la table est ce livre où Dieu se fait visible, La légende des saints, seul et vrai panthéon (HUGO, Rayons et ombres, 1840, p. 1039). Avant de se coucher, pour purifier son sommeil, elle s'imposait de relire la Légende (ZOLA, Rêve, 1888, p. 164).
La Légende dorée. V. doré II C 2.
B. P. ext.
1. Récit à caractère merveilleux, ayant parfois pour thème des faits et des événements plus ou moins historiques mais dont la réalité a été déformée et amplifiée par l'imagination populaire ou littéraire. Anton. histoire. La légende d'Hercule et d'Omphale envahit brusquement son imagination (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 343) :

SYNT. Légende populaire; légendes des temps anciens, du Moyen Âge; contes et légendes; la légende du cheval de Troie, du Juif errant, de Faust, de Roland; légendes de la Table ronde; enfance bercée de légendes; imaginer, inventer une légende; conter, narrer, raconter, interpréter une légende; si l'on en croit la légende.
Loc. adj. De légende. Qui appartient à la légende ou qui a le caractère des légendes. Synon. légendaire. Héros, pays de légende; atmosphère de légende. Le sourire d'un guerrier de légende, son épée enchantée à la main (BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 156). Testevel apparaît dès maintenant dans une lumière de légende. Il était fort, il était bon, il était doux (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p. 191).
2. Représentation d'un fait, d'un événement réel, historique, déformé et embelli par l'imagination. Synon. épopée. Légende épique, héroïque; accréditer, détruire une légende, avoir sa légende. Pasteur qui n'était pas tel que la légende commence de nous le représenter, mais plus vif, plus humain (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 170) :

3 [Sans compl. déterminatif ou sans adj., dans un sens gén.] La légende. L'histoire et la légende; entrer (vivant) dans la légende; la légende s'empare de qqn. Le paysan n'a d'autre histoire que la tradition et la légende (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 42) :

4. ... par les circonstances exceptionnelles de son destin, dès son vivant, il [Beethoven] était livré à la légende. Et la légende s'en est donné! L'histoire de Beethoven est encombrée d'éléments romanesques.
ROLLAND, Beethoven, t. 2, 1937, p. 518.

Souvent péj. Récit inexact concernant quelqu'un ou quelque chose. Synon. conte, fable, racontar, on-dit. Une légende circule, court, se forme sur qqn, sur le compte de qqn; ce n'est qu'une légende; c'est une pure légende. Il essayait, de temps en temps, de croire à la légende qui faisait du père de Swann un fils naturel du prince (PROUST, Sodome, 1922, p. 668). On laissait s'accréditer la légende que Chantilly était devenu une ville où on songeait plus au plaisir qu'à la guerre (JOFFRE, Mém., t. 2, 1931, p. 391).
C. 1. Inscription sur une médaille, une monnaie, un emblème ou un monument. Synon. âme, devise, exergue. Deux tombes plates d'abbés, très vieilles, dont il est difficile de déchiffrer les légendes (NERVAL, Bohême gal., 1855, p. 96) :

5. C'était une monnaie carlovingienne de quelque valeur artistique. Sur la légende heureusement conservée, on pouvait lire la date du règne de Charlemagne.
MURGER, Scènes vie boh., 1851, p. 72.

2. Titre ou note explicative accompagnant une image, un dessin, une caricature. Légende d'un dessin, d'un croquis humoristique, d'une lithographie; légende humoristique, lapidaire. On le représentait sur la couverture, minuscule, accroché à la crinière du père Combes, avec cette légende : le Pou du Lion (SARTRE, Nausée, 1938, p. 122) :

6. La nuit s'épaississait sur les murs, où brillaient encore, à demi perdues dans l'ombre, les grosses couleurs de quatre estampes représentant quatre scènes de la Tour de Nesle, avec une légende au bas, en espagnol et en français.
FLAUB., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 81.

Sans légende. [Placé souvent sous un dessin humoristique pour indiquer que celui-ci se passe de commentaire] Synon. sans paroles.
3. Liste explicative des signes conventionnels d'un plan, d'une carte, en permettant l'intelligence et l'utilisation, et placée à côté ou au bas du schéma :

7. Toute la nuit j'ai étudié la carte. (...) quelque part, j'ai découvert un petit cercle surmonté d'une croix semblable. Je me suis reporté à la légende et j'y ai lu : « Établissement religieux. »
SAINT-EXUP., Terres hommes, 1939, p. 228.

REM. Légender, verbe trans. Accompagner (un dessin, une image, une carte) d'indications explicatives. Légender un plan. Vous ne voudriez pas tout de même que nous légendions cette page de Pellos! Elle parle d'elle-même (Match, 7 janv. 1936, p. 4 ds GRUBB, Fr. sp. neol., 1937, p. 47). Emploi abs., imprim. La machine à coter et à légender Gritzner s'adapte sur toutes les tables à dessiner (Industr. et techn., 1976, no 324, p. 129 ds Clé Mots).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1220 « vie de saint; recueil qui la contient » (SIMON, Trois ennemis de l'homme, 2430 ds T.-L.); 2. ca 1235 « leçon qu'on lisait à l'office de matines et qui contenait la vie d'un saint » (G. LECLERC, Joies N.D., 774, ibid.); 3. 1400 « longue énumération » (CH. DE PISAN, Le Dit de Poissy ds Œuvres poét., éd. M. Roy, t. II, p. 177, v. 609); 4. 1558 « récit merveilleux et populaire » (B. DES PERIERS, Nouvelles Recreations, éd. K. Kasprzyk, p. 150); 5. 1853 « représentation souvent déformée, de faits ou de personnages réels » (MICHELET, Hist. de la Révol. fr., éd. G. Walter, XVI, II, p. 741). B. 1. 1579 « inscription sur une monnaie » (H. ESTIENNE, Précellence, éd. E. Huguet, p. 143); 2. 1598 « texte accompagnant et expliquant une image » (G. BOUCHET, Serées, éd. C.E. Roybet, IV, 217); 3. 1797 « liste explicative des signes d'un plan, d'une carte » (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, p. 1619). Empr. au lat. médiév. legenda « légende, vie de saint » (1190 ds LATHAM) proprement « ce qui doit être lu » gérondif (neutre plur.) de legere, v. lire. Fréq. abs. littér. : 1 726. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 205, b) 2 826; XXe s. : a) 3 760, b) 2 535. Bbg. QUEM. DDL t. 1, 6 (s.v. légender).
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MessageSujet: Re: Encore un petit conte   Encore un petit conte EmptyDim 1 Juil 2007 - 12:23

Florence a eu la gentillesse d'effectuer sa recherche.
Moi j'ajoute un petit aspect et c'est complémentaire.

MYTHES, CONTES et LÉGENDES





I - Origine et Diffusion des Récits merveilleux







Les récits fabuleux ont été classés en deux catégories principales, du point de vue de leur extension : ceux dont la diffusion est quasi universelle ; ceux qu'on ne rencontre que sur un territoire restreint.



Frappant est le fait que tel conte se retrouve, avec de légères modifications, dans les cinq parties du monde, ou presque.

On a voulu y voir, « l'imagination humaine étant identique en tous lieux », des « coïncidences », des « rencontres » prouvant seulement cette fameuse identité de l'imagination humaine chez les « primitifs », ce qui ne donne pas une haute idée de sa vivacité. C'est la thèse développée surtout par Andrew Lang. Elle a encore quelques adeptes. « Les idées et les situations des contes populaires sont en circulation partout - affirme notre auteur - dans l'imagination des hommes primitifs, des hommes préscientifiques. Qui peut nous dire combien de fois elles ont pu, fortuitement, s'unir pour former des ensembles pareils, combinés indépendamment les uns des autres? » A quoi E. Cosquin (Etudes Folkloriques) ripostait avec bon sens « D'après M. Lang, une « combinaison fortuite » d'éléments fantastiques pourrait avoir donné, en même temps, dans une quantité de pays, la suite d'aventures que voici : Jeune fille qu'on est obligé de livrer à un monstre, lequel est, en réalité, un homme sous une enveloppe animale et qui épouse la jeune fille; défense faite à celle-ci par son mari (qui ne vient que la nuit) de chercher à le voir et désobéissance amenée par de perfides conseils ; - disparition de l'époux mystérieux, pérégrinations de la jeune femme à la recherche de son mari ; - tâches impossibles qui lui sont imposées par sa belle-mère, et qu'elle finit par exécuter grâce à l'aide de divers animaux ; - réunion des deux époux.

« Et c'est ce petit roman - poursuit M. Cosquin - qui, avec tout son enchaînement d'aventures, aurait pu, d'après M. Lang, s'inventer à la, fois dans je ne sais combien de pays, et sortir, uniformément armé, de je ne sais combien de cerveaux « sauvages » ! En vérité, cela serait plus que merveilleux. »



A propos du conte de la jeune fille livrée à un monstre et sauvée par un héros, le même auteur montre que non seulement le thème général, mais encore les épisodes caractéristiques se retrouvent au complet dans un conte grec moderne et dans un conte nubien, et presque au complet dans des contes arméniens, valaques, suédois, etc. Est-il possible, ajoute-t-il, que tous ces peuples aient hérité chacun en particulier et développé identi­quement cette « idée sauvage » ; qu'ils aient imaginé tous, par exemple, « que le héros se serait endormi avant le combat, la tête sur les genoux de la fille du roi ; qu'une larme de celle-ci, tombée sur le visage du jeune homme, l'aurait réveillé, etc. ?

« Non, évidemment, cela n'est pas possible.



« Donc la forme tellement spéciale sous laquelle l'« idée sauvage » - si « idée sauvage » il y a - se présente à nous aujourd'hui chez ces divers peuples, ne peut se rencontrer à la fois chez tous que par suite de communication de l'un à l'autre et d'importations déjà spécialisées. »













Si les rencontres de plusieurs « thèmes » groupés dans un ordre invariable prouvent, comme l'avait bien vu Cosquin, non une origine vague, tenant à l'unité de la race humaine ou à l'identité absolue de deux imaginations « primitives » , moins encore une combinaison fortuite de matériaux bruts et interchangeables, mais une transmission d'éléments déjà ouvrés, déjà assemblés selon une certaine finalité, il s'ensuit que les recherches sur la diffusion de thèmes isolés ne prouvent pas grand'chose ; celles qui s'opèrent sur des thèmes trop généraux ne prouvent guère plus.

Le thème « des objets magiques », celui « de l'invisibilité », celui du « combat avec le dragon » sont dans ce cas



Mais, la déformation professionnelle aidant, la vieille balançoire du « progrès » et les opinions bien arrêtées sur les « rites primitifs » faisant le reste, le sens de la mesure est perdu et tout bois est estimé bon pour faire flèche, toute comparaison jugée légitime, pourvu qu'elle serve à des fins plus philosophiques (au sens moderne du mot) que réellement scientifiques. Ici se montre le bout de l'oreille. Le folklore sert de prétexte à des comparaisons qui ne sont que confusions, pour le plus grand triomphe d'idées, sinon « sauvages », du moins sauvagement « civilisées ». Un exemple : Dans son ouvrage de vulgarisation sur la Formation des Légendes, un homme de la valeur de M. Van Gennep s'oublie au point d'écrire (pp. 46, 47) :



« La table, le vase, la bourse inépuisables font partie d'un groupe OU ENTRE LA MULTIPLICATION DES POISSONS ET DES PAINS DE L'EVANGILE, et qui date d'une époque où toute chasse, toute pêche, n'étaient fructueuses et toute alimentation regardée comme possible qu'à la condition que des cérémonies magiques convenables eussent été exécutées. »



Cet échantillon est suffisant. Il illustre assez bien une certaine méthode devant laquelle le non-initié est quasi sans défense. Il ne retiendra qu'une chose, c'est que les miracles de l'Evangile appartiennent de droit au Folklore, qu'ils reproduisent des conceptions à la fois grossières et enfantines, résidus des premiers balbutiements d'une humanité ahurie, où l'on ne pouvait ni manger, ni boire, sans « cérémonies magiques appropriées ». Au fond, il semble bien que tel soit le but poursuivi, plus ou moins consciemment, par les trop savants auteurs de tels rapprochements...

Dans cette voie, on peut aller loin. Le signe de croix que font encore sur le pain, avant de le manger, les pieuses gens de nos campagnes, ne signifie pas la reconnaissance due au Créateur pour le « pain quotidien » ; le bénédicité n'est plus le rappel que toutes nos activités, toutes nos forces, doivent être au service du Verbe, dispensateur de toute vie. Ce ne sont plus que survivances de rites magiques, hérités de nos ancêtres présumés, les bonnes brutes superstitieuses de l'âge de la pierre mal dégrossie ! On pourrait multiplier les exemples.



Revenons à nos légendes. Dans l'ensemble, si l'on fait exception de certains récits locaux, on peut dire qu'elles sortent, formées dans leurs grandes lignes, d'une ou plusieurs « fabriques », comme disait Cosquin , ce qui laisse bien des doutes sur la part effective prise par le « peuple » à leur genèse. Pour Cosquin, ces fabriques se réduisent à une, dont il nous donne l'adresse : c'est de l'Inde que rayonnent la plupart des contes ! Il le prouve d'ailleurs pour certains d'entre eux - non pour tous



Pour d'autres auteurs, les légendes proprement dites naîtraient de faits réels mais inexactement interprétés et déformés par la transmission orale. Pour quelques-uns, elles seraient l'expression populaire de mythes plus ou moins universels, comme aussi les contes. Mais l'explication du contenu d'un récit est une chose, la question de son origine en est une autre.



Remarquons en passant que la même donnée générale peut fournir à la fois un conte, un chant et une légende. Il faudrait des pages pour citer toutes les opinions, depuis celles qui tiennent pour un thème mythique primordial, diversement exploité, jusqu'à celles qui, peu tendres pour les mythes, se mettent sous la dent des denrées jugées plus substantielles explication de rites, changement dans les moeurs, survivances d'anciennes coutumes, divinisation de héros civilisateurs, d'ancêtres ou d'inventeurs de tel perfectionnement « technique », etc.



Toutes ces trouvailles sont fort intéressantes, encore qu'elles n'entraînent que rarement la conviction. Cela se conçoit puisque chaque école propose son explication et s'attache à démolir gentiment celle des autres.



En somme, l'origine, la diffusion, la date et le but réel des premiers récits merveilleux sont encore en discussion.

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