Diverses règles concernant la conduite à tenir en certaines circonstances
Si les chrétiens vont dans un lieu dangereux, qu'ils prient Dieu avec gratia. Et si quelqu'un va à cheval, qu'il tienne double oraison. Et il doit dire l'oraison en entrant dans un navire ou dans une ville, ou en passant sur une planche ou sur un pont dangereux.
S'ils trouvent quelque bien en chemin, qu'ils ne le touchent pas, s'ils ne savent pas qu'ils puissent le rendre. Et s'ils trouvent une bête ou un oiseau prise ou pris, qu'ils ne s'en inquiètent pas.
Si un croyant, à qui eût été livrée l'oraison, était avec des chrétiennes, qu'il s'en aille autre part, et qu'il fasse par lui-même. Si les chrétiens auxquels le ministère de l'église est confié reçoivent un message d'un croyant malade ils doivent y aller, et ils doivent demander en confidence comment il s'est conduit vis-à-vis de l'Eglise depuis qu'il a reçu la foi, s'il n'a pas quelque dette à l'égard de l'Eglise quelque tort dont elle pourrait l'accuser. Et s'il doit quel¬que chose et qu'il puisse le payer, il doit le faire. S'il ne veut pas le faire, il ne doit pas être reçu. Car, si l'on prie Dieu pour un homme faux et déloyal, cette prière ne peut profiter. Néanmoins, s'il ne peut pas payer, il ne doit pas être repoussé.
Et les Chrétiens doivent lui enseigner l'abstinence et les coutumes de l'église. Puis ils doivent lui demander, pour le cas où il serait reçu, s'il est disposé en son cœur, à les observer. Et il ne doit pas le promettre s'il ne s'y sent pas fermement résolu.
Ensuite ils doivent lui demander sil veut recevoir l'oraison. S'il dit qui que oui, qu'ils le revêtent d'une chemise et de braies, si faire se peut, et qu'ils le fassent se tenir sur son néant, s'il peut, et se laver les mains. Et qu'ils mettent une nappe, ou un drap, devant lui sur le lit. Et sur ce drap qu'ils mettent le livre, et qu'ils disent une fois Bénédicité et trois fois Adoremus parerm et filium spiritum sanctum. Le malade doit prendre livre de la main de l'Ancien. S'il peut attendre, celui qui exerce le ministère doit l'admonester et le prêcher
…
Si le malade meurt et leur laisse ou leur donne quelque chose, ils ne doivent pas le retenir pour eux ni s'en emparer, mais ils doivent le déposer à la disposition de l'Ordre. Si le malade survit, les chrétiens doivent le présenter à l'Ordre et prier pour qu'il se fasse consoler de nouveau le plus tôt qu'il pourra ; mais lui, qu'il suive, sur ce point, sa volonté.
Source : "les cathares", par R. NELLI. F. NIEL. J. DUVERNOY. D. ROCHE
Editions de Delphes