Consécration d'un hindouisme politique

Il s'est passé un évènement significatif voire exceptionnel pour l'Inde ce 22 janvier 2023. C'est l'inauguration en grandes pompes par le premier ministre Modhi, du grand temple d'Ayodhya sur l'emplacement d'un ancienne mosquée, une vieille histoire qui remonte au 16eme siècle à l'époque des moghols.

Selon les hindous la mosquée de Babri aurait été construite par les envahisseurs musulmans au 16eme siècle par le premier empereur Moghol Babur, sur un lieu sacré pour les hindous, ou se trouvait déjà un temple. Durant la conquête musulmane, de nombreux temples hindous ont été rasés.

En 1992  la population hindoue poussée par les nationalistes  s'est attaquée à la mosquée et l'a entièrement démolie à mains nues. Ces événement ont fait quelques 2000 morts. Pendant plus de 25 ans, le procès a perduré et en 2019 la Cour suprême à donné raison aux hindous pour la reconstruction d'un temple et en même temps a donné un terrain aux musulmans pour une nouvelle mosquée. Dés que la décision du tribunal fut connue, le premier ministre Modhi à promis la construction du plus grand temple d'Ayodhya dans les 5 ans. Les travaux ont été ralentis pendant le covid mais Modhi à tenu à inaugurer le saint des saints avant la fête nationale et surtout avant le début de la campagne pour les élections.

Le temple n'est pas totalement achevé mais déjà c'est incontestablement une merveille qui aura coûté pas moins de 240 millions de dollars.

Modhi est pratiquement assuré d'être réélu. Il a donné aux hindous une éclatante revanche. Il a déclaré qu'une nouvelle ère s'ouvrait pour l'hindouisme. La cérémonie s'est déroulée en présence de 7000 invités nationaux mais aussi représentants de pays tels que Sri Lanka, le Népal, les pays du Sud-est asuatique, les Fidji, etc...

Les religieux hindous ne sont pas tous d'accord sur cette forme que prend l'hindouisme nationaliste politique et aussi parce que l'inauguration avant la fin des travaux est contraire aux écritures. Cet évènement marque un basculement. L'Inde qui était la plus grande démocratie laïque est en train de devenir un état hindou et les nationalistes ne comptent pas s'arrêter là.

Le lendemain et les jours suivants, il y avait des centaines de milliers d'hindous qui faisait la queue pour apercevoir la statue de la divinité consacrée. D'ores et déjà, Modhi a gagné son pari en faisant du temple d'Ayodhya un des lieux les plus visité en Inde et de la divinité la murti (statue) la plus vénérées en l'espace de quelques jours.
Les musulmans quant à eux sont inquiets de cette euphorie autour du tempe et se sont faits discrets.
A suivre...

Ram Navami, l'anniversaire du dieu Râma aura lieu cette année le 17 avril dans toute l'Inde et dans tous les pays de la diaspora hindoue. Râma, le 7ème avatar de Vishnou est devenu au fil des année la divinité préfèrée des hindous nationalistes du parti du président Modhi. Râma symbolise la victoire sur les forces du mal, la vertu, le courage, le devoir, la vaillance, la droiture, la justice, des qualités inspirantes pour guider la nation, plus encore que Krishna, le 8ème avatar dont la nature plus ambiguë ne peut servir de modèle à tous. Le président Narendra Modhi l'a bien compris.

Dans le nouveau temple de Râma inauguré à  Ayodhya en février dernier sur l'emplacement de l'ancienne mosquée détruite par les nationalistes en 1992, cette cérémonie va revêtir une dimension exceptionnelle après 500 ans d'absence. Des millions de fidèles sont attendus à cette occasion. Des ingénieurs de l'institut d'astrophysique de Bangalore ont conçu un système de lentilles télescopiques et de miroirs de façon à faire entrer le rayon du soleil dans le temple et à midi pile, il viendra se refléchir sur une plaque sur le front de l'idole et restera visible durant environ 5 minutes. C'est le Surya tilak, la marque du soleil. Ce n'est pas sans rappeler les anciennes cérémonies solaires, qui ont toujours symbolisé la connection divine entre le ciel et la terre. Râma est l'incarnation du divin dans la dynastie solaire.