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 Christianisme et catharisme contemporain

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Ilibade
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MessageSujet: Christianisme et catharisme contemporain   Christianisme et catharisme contemporain EmptyJeu 21 Fév 2008 - 15:16

Si l'on comprend bien l'intérêt d'un évènement majeur qui serait la publication d'un manifeste de la résurgence d'une spiritualité ancienne à notre époque, il me paraît intéressant d'en analyser les arguments. En lisant les lettres de Roquefixade, je m'aperçois qu'on y mélange sans raison explicite des arguments de toute nature qui ne sont peut-être pas amenés à être situés tous au même niveau de façon naturelle.

Dès le début de la lettre n° 9, on sent comme une ambiguité sur laquelle va reposer tout l'édifice :
Le Manifeste constitue une proposition philosophique, en vue de relier les cathares d’aujourd’hui, maillons de la tradition du dualisme chrétien, et d’étayer la vision du monde dont ils témoignent.
La notion de dualisme, qui est explicitée dans le livre de la genèse comme la cause de la chute, peut-elle réellement constituer le moyen d'une rédemption ? La logique fondamentale voudrait que si le dualisme a causé la chute, le relèvement de l'homme ne peut être réalisé que par le non-dualisme. Et donc, cela pose le problème de la réalité d'un "dualisme chrétien", car ce qui est chrétien, c'est justement ce qui n'est pas dualiste.

Si Dieu n’a pas de réalité dans le monde
Dès le début du livre de la genèse, ce que l'on appelle Dieu du fait de l'héllénisation et que le texte hébreu nomme Elohim, n'a en effet aucune sorte de réalité dans la Création manifestée. Ce n'est donc pas "SI DIEU n'a pas", mais "DIEU n'a pas". C'est le fondement de la métaphysique biblique dans laquelle s'inscrivent les textes du NT, pour lesquels ce fondement est opératoire.
Dans cette métaphysique, Elohim est sans apparence, invisible, inaudible, Inexistant ou néant existentiel, sans aucun discernement, c'est-à-dire chaotique (sans logique), assez ténébreux par absence d'une lumière opérative et qui permettrait le discernement, et donc inintelligible, représentant le TOUT possible à l'infini, l'Inconnaissable même dans toute sa multiplicité.

l’idée de Dieu purifiée se révèle dans les esprits
Le fait de déclarer comme "dieu" Elohim est en effet assez maladroit, car le mot dieu provient d'une racine de l'Inde DIV qui signifie "brillant, lumineux". C'est assez le contraire de l'état Elohim. Cependant, cet Elohim est bien déclaré Dieu ou Theos dans le NT, par une correspondance que l'on relève entre les versions grecques de l'AT et celles en hébreu. Cette confusion est celle de Babel, où le langage a perdu sa précision, et où s'est instaurée la confusion de Dieu, en hébreu BAB-EL

Nous voyons que le monde fondamentalement mauvais
Et il est aussi fondamentalement bon. Sans quoi, où serait la justice ? En réalité, si le monde est l'image projetée de la conscience universelle, celle-ci a séparé le bon du mauvais, qui étaient en Elohim indistincts. Or la séparation des contraires issu du Verbe a pour objectif de les séparer pour les discerner et ensuite pour les refusionner afin que l'image d'Elohim soit complète en conscience. C'est pourquoi, la conscience universelle, n'ayant choisi que de les séparer a entraîné la production d'une réalité duale. Mais c'est parce que cette conscience initiale doit trouver le chemin de la fusion des contraires, afin d'achever le plan originel, où homme et femme doivent devenir UN. C'est en effet l'union des contraires discernés qui représente l'achèvement de l'homme.

Il est alors très incorrect de voir ce monde comme fondamentalement mauvais, puisque c'est lui qui doit aussi faire germer le bon. En science, on considère que l'erreur a souvent de l'intérêt, afin de trouver où se cache la vérité. C'est pour cela que les mathématiciens peuvent parfois avoir recours au raisonnement par l'absurde. Voir le mal c'est lui donner naissance. Mais voir le bien qui est caché dans le mal, c'est découvrir le paradoxe du "Ni bien ni mal" auquel se rapporte la logique néotestamentaire, purement non-dualiste.

(le monde) dans lequel nous vivons appartient au Diable.
Le Diable n'est que dans la conscience, le pouvoir de la disjonction exclusive, elle même opération logique liée à la négation et à l'incompatibilité logiques. Séparer les contraires est inévitable pour les discerner, et on ne pourrait pas obtenir le bien sans le mal, ni le masculin, sans le féminin. Il n'existe aucun sens qui soit unique, et au minimum un sens va toujours de pair avec son sens contraire dans l'existence. Cette disjonction logique est une opération déterminante de nos sens, puisque ceux-ci ont cherché à bâtir l'univers sur la volonté de jouir d'une telle connaissance séparative, plus analytique que synthétique.

Mais cette opération de la conscience n'affecte pas le Verbe divin, qui est en quelque sorte le Verbe principiel, le fondement de tout discours, et donc la réalité est d'associer les contraires discernés. C'est ainsi que dans l'AT, IHWH et son contraire Elohim forment par leur union éternelle IHWH-Elohim, le Verbe, le 1 en association au 0 permet le langage (comme celui de nos ordinateurs qui n'utilisent que des 1 et des 0). Le 1 est quantitatif là où le 0 n'est pas une quantité. Si le zéro est une non-quantité, le 1 est alors son contraire. Si le 1 est le NON et le 0 l'Etre, alors le 10 est le NON-Etre, l'état d'Elohim où le souffle plane au-dessus des 0, comme dans l'expression 1000000000...000...). Le 1 symbolise l'Unité identifiée qui produit les multiples apparents, là où Elohim représente l'Unique état du Multiple potentiel. Le monde dans lequel nous oeuvrons, est celui qui a séparé IHWH d'Elohim, faisant d'Elohim l'adversaire d'IHWH, le Sâtan de l'AT, le dieu "AUTRE", mais cette séparation n'est qu'un choix de la conscience en chemin, entre son état initial sans connaissance et l'état du Christ achevé pleinement conscient (conscience de plénitude) et qui correspond à nouveau à la réunion d'IHWH et d'Elohim dans le Verbe incarné.

Dans sa chute, la conscience est passé de l'universalité à l'individualité. C'est donc par un travail individuel que les consciences individuelles doivent désormais revenir à l'universalité. Le Diable sera vaincu en tant que principe isolé de notre conscience qui manifestera alors davantage la conjonction logique ou la disjonction non exclusive.

Le mal est premier et le bien ne vient jamais que soulager l’excès de mal.
ou le contraire ! Lorsqu'on frappe une corde de guitare dans un sens, ce sens est le premier, mais est-il le bon sens ou le mauvais sens ? Qui peut répondre à cela ? Pourtant, lorsque le son est amorti et que le silence revient, nous entrons dans l'état fondamental du divin et de l'éternité. Il n'y a plus de vibration, et donc il n'y a plus de temps. Si le bien vient soulager un excès de mal, on peut dire aussi que le mal vient compenser un excès de bien, le bien et le mal étant ici tous deux, des contraires en opposition dans la conscience de l'homme et non dans la réalité du Verbe divin. Or comme tout phénomène oscillant, l'oscillation s'effectue autour d'une position d'équilibre qui détermine l'homéostasie de la vie duale.

C'est un peu comme une image au cinéma, lorsque sur l'écran, on observe la présence de points lumineux et de points obscurs. Or les points lumineux ne sont pas plus importants que les points obscurs, et le fait que l'image soit interprétable est lié à la présence des deux catégories, sans qu'on puisse affirmer que les points lumineux soient bons ou mauvais ou encore que les points sombres soient diaboliques ou divins. La vérité est dans la nécessité qui existe en conscience entre le lumineux et l'obscur, les deux étant en relation intime dans une opération appelée Eclairage.

Par la même logique, si l'homme devait être confronté à la Lumière pure, il serait aveuglé et ébloui et ne verrait rien. De même, dans la pure obscurité, il ne verrait rien non plus. C'est pourquoi la conscience est au milieu des deux, à un niveau qui est le Moyennement Eclairé et qui sert de référence à la reconnaissance des êtres plus ou moins éclairés ou obscurs, selon leur nature. Comme cette conscience est "au milieu", elle ne sait pas où donner son attention, prise entre deux réalités en opposition, deux discours, deux directions du regard. Elle a donc plongé dans la dualité, avant de s'apercevoir par la connaissance, qu'elle était elle-même au milieu. A cette place médiane (médiatrice), elle peut se tenir dans l'amour de l'UN et de l'AUTRE, ce qui est l'objectif du christianisme.

Le dualisme bien compris oppose la non-violence à la violence.
Et le christianisme, quant à lui, ne les oppose pas. Pour le christianisme, violence et non-violence se complètent.

Vu que le mal est intrinsèquement lié à la vie
Le christianisme institue l'idée que la Vie est liée au BON. C'est la mort dans la tradition biblique qui est liée au mal, le mal étant purement artificiel, comme un artéfact de la pensée. En réalité, le bien et le mal séparés sont deux artéfacts en oscillation, et ce n'est pas cela qui est le bien du chapitre 1 de la Genèse, car ce Bien est permanent en IHWH-Elohim et il n'oscille pas.

Je comprends très bien que le catharisme puisse représenter un "renversement de croyances", car après ces quelques précisions, on peut bien se rendre compte que ce point de vue est assez inversé de celui du christianisme. Il l'est même profondément anti-biblique, puisque toute la Bible n'évoque que le déroulement de l'existence, exposant les conditions de la chute et celles en retour, de la rédemption. Aussi, voir le monde comme mauvais, cela revient logiquement à nier toute possibilité aux êtres qui y vivent de connaître le bon. Et donc, cela interdit même aux cathares de l'évoquer. et lorsque les cathares évoquent le bon, c'est donc en pleine contradiction avec leur observation initiale.

Comment pourrait-on être convaincu d'une doctrine si contradictoire et si faiblement logique ?

Par contre, évoquer que le monde est juste, résultant de la bienveillance divine, c'est reconnaître que le mal, qui est seulement conçu par l'homme, puisse le frapper autant qu'il ne trouvera pas les conditions de ne plus lui donner naissance. Et le mal, nous le trouvons dans tous les dualismes, même celui de Moïse, et donc, il semble bien que ce qui entretienne ce mal, ce soit bien le dualisme, c'est-à-dire le Diable. Et le Diable est l'adversaire du Christ. On en déduit aisément que le catharisme est proprement un antichristianisme.
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MessageSujet: Re: Christianisme et catharisme contemporain   Christianisme et catharisme contemporain EmptyMar 18 Mai 2010 - 17:34

On appelle « Cathares » (du grec καθαρός / katharós, « pur ») les adeptes d'un mouvement chrétien médiéval. Le nom a été donné par les ennemis de ce mouvement, jugé hérétique par l'Église catholique et adopté tardivement par les historiens. D'autres sources[1] rappellent que ce nom, proposé pour la première fois par le moine Eckbert de Schönau (en Rhénanie), serait un jeu de mot associant ces hérétiques avec des adorateurs du diable (catus), représenté sous la forme d'un chat blanc ailé. Enfin, Michel Roquebert, propose dans son ouvrage [2], l'hypothèse d'une erreur de Alain de Lille qui aurait confondu le terme catharos (pur) et kataroos (écoulement) qui a donné en français le mot catarrhe, pris dans le sens d'un « suintement de la doctrine hérétique ». « Communauté à deux niveaux »[3], les adeptes de ce mouvement se nommaient eux-mêmes « Bons Hommes », « Bonnes Dames » ou « Bons Chrétiens », mais étaient appelés « Parfaits » par l’Inquisition, qui désignait ainsi les « parfaits hérétiques », c’est-à-dire ceux qui avaient reçu le « consolament », c’est-à-dire l'imposition des mains et faisaient la prédication, par opposition aux simples « fidèles » hérétiques.
Principalement concentré en Occitanie, dans les comtés de Toulouse et de Béziers-Albi-Carcassonne le catharisme subit une violente répression armée à partir de 1208 lors de la croisade contre les Albigeois puis, condamné au IVe concile de Latran en 1215, durant un siècle, la répression judiciaire de l’Inquisition.
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