Forum des déistes, athées, inter-religieux et laïques
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Forum des déistes, athées, inter-religieux et laïques
Forum de discussion. Nous accueillons toutes vos opinions et témoignages relatifs aux sujets qui vous tiennent à cœur, dans un bon climat de détente et de respect.
Nombre de messages : 485 Age : 69 Localisation : région parisienne Date d'inscription : 18/03/2012
Sujet: Un poème de Pablo Neruda Mer 25 Sep 2024 - 16:21
Il meurt lentement celui qui ne voyage pas, celui qui ne lit pas, celui qui n’écoute pas de musique, celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.
Il meurt lentement celui qui détruit son amour-propre, celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement celui qui devient esclave de l’habitude refaisant tous les jours les mêmes chemins, celui qui ne change jamais de repère, ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements... Ou qui ne parle jamais à un inconnu
Il meurt lentement celui qui évite la passion et son tourbillon d’émotions celles qui redonnent la lumière dans les yeux et réparent les cœurs blessés
Il meurt lentement celui qui ne change pas de cap lorsqu’il est malheureux au travail ou en amour, celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves, celui qui, pas une seule fois dans sa vie, n’a fui les conseils sensés.
Vis maintenant ! Risque-toi aujourd’hui ! Agis tout de suite ! Ne te laisse pas mourir lentement ! Ne te prive pas d’être heureux !
Pablo Neruda décédé le 23 septembre 1973
florence_yvonne Admin
Nombre de messages : 48310 Age : 64 Localisation : L'Hérault Date d'inscription : 28/03/2006
Sujet: Re: Un poème de Pablo Neruda Mer 25 Sep 2024 - 16:42
Ce poème me rappelle terriblement quelqu'un que je connais trop bien.
Dogiraudet aime ce message
florence_yvonne Admin
Nombre de messages : 48310 Age : 64 Localisation : L'Hérault Date d'inscription : 28/03/2006
Sujet: Re: Un poème de Pablo Neruda Jeu 26 Sep 2024 - 14:42
Poème de Victor Hugo
J'errais. Que de charmantes choses ! Il avait plu ; j'étais crotté ; Mais puisque j'ai vu tant de roses, Je dois dire la vérité.
J'arrivai tout près d'une église, De la verte église au bon Dieu, Où qui voyage sans valise Écoute chanter l'oiseau bleu.
C'était l'église en fleurs, bâtie Sans pierre, au fond du bois mouvant, Par l'aubépine et par l'ortie Avec des feuilles et du vent.
Le porche était fait de deux branches, D'une broussaille et d'un buisson ; La voussure, toute en pervenches, Était signée : Avril, maçon.
Dans cette vive architecture, Ravissante aux yeux attendris, On sentait l'art de la nature ; On comprenait que la perdrix,
Que l'alouette et que la grive Avaient donné de bons avis Sur la courbure de l'ogive, Et que Dieu les avait suivis.
Une haute rose trémière Dressait sur le toit de chardons Ses cloches pleines de lumière Où carillonnaient les bourdons.
Cette flèche gardait l'entrée ; Derrière on voyait s'ébaucher Une digitale pourprée, Le clocheton près du clocher.
Seul sous une pierre, un cloporte Songeait, comme Jean à Pathmos ; Un lys s'ouvrait près de la porte Et tenait les fonts baptismaux.
Au centre où la mousse s'amasse, L'autel, un caillou, rayonnait, Lamé d'argent par la limace Et brodé d'or par le genêt.
Un escalier de fleurs ouvertes, Tordu dans le style saxon, Copiait ses spirales vertes Sur le dos d'un colimaçon.
Un cytise en pleine révolte, Troublant l'ordre, étouffant l'écho, Encombrait toute l'archivolte D'un grand falbala rococo.
En regardant par la croisée, Ô joie ! on sentait là quelqu'un. L'eau bénite était en rosée, Et l'encens était en parfum.
Les rayons à leur arrivée, Et les gais zéphirs querelleurs, Allaient de travée en travée Baiser le front penché des fleurs.
Toute la nef, d'aube baignée, Palpitait d'extase et d'émoi. — Ami, me dit une araignée, La grande rosace est de moi.
Extrait de: Les chansons des rues et des bois (1865)
Dogiraudet aime ce message
florence_yvonne Admin
Nombre de messages : 48310 Age : 64 Localisation : L'Hérault Date d'inscription : 28/03/2006
Sujet: Re: Un poème de Pablo Neruda Jeu 26 Sep 2024 - 14:46
Demain, dès l’aube… Victor Hugo
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. J’irai par la forêt, j’irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo, extrait du recueil «Les Contemplations» (1856)