Rappel du premier message :.
Toute la problématique de la création ...et si nous écoutions ce qu'en disent les juifs ?
Qui est intéressé ... parce que le sujet est compliqué ....
“ בראשית ברא אלוקים את השמים ואת הארץ “ (Genèse I, 1)
BéRéSHYT BaRA ELOKIM ET Ha-SHaMaYM Vé-ET Ha-‘AReTZ
«Au commencement, créa D. le ciel et la terre»
Il n’est pas de verset dans toute la Torah qui soit plus connu que celui-ci. Aucun lecteur de la bible, quelque soit sa religion, qui ne reconnaisse qu’il s’agit du premier verset du livre de la Genèse.
Le récit de la création, en fait, n’occupe qu’une infime partie du livre de la Genèse. Sur les 50 chapitres qui le composent, uniquement un chapitre et demi est consacré à la narration de la création. Et pourtant
si vous demandez à quiconque, même à un bibliste, quel est le thème principal de la Genèse vous aurez comme réponse : la Création.C’est une erreur car
le thème du livre de la Genèse est l’histoire de la formation d’un peuple, sa naissance et son évolution sur des dizaines de générations. Ce qui occupe les 48 chapitres de la Genèse, c’est la création de l’identité du peuple d’Israël.Mais le thème de la création interpelle tellement l’esprit humain que ce sont ces quelques versets initiaux qui restent gravés dans la mémoire.
Il est vrai aussi qu’à partir de la fin du 19ème siècle avec l’apparition des nouvelles découvertes scientifiques et des théories qui vont de pair, notamment la théorie de l’évolutionnisme, les polémiques entre les tenants de la narration biblique de la création et les scientifiques furent virulentes et les enjeux plus vastes qu’il ne semble.
Ces polémiques ne sont d’ailleurs pas encore closes et même donnent lieux à de nouveaux concepts comme celui de « l’Intelligent Design ».
Le premier élément qui pose problème à l’intelligence humaine et à sa logique est bien la création Ex-Nihilo, en hébreu la création יש מי אין [YeSH MeY EYN] : « Il y a de rien », qui va à l’encontre du principe d’identité qui veut que logiquement : Ex Nihilo, nihil c’est à dire que du rien ne se génère que le rien.
L’idée de création ex nihilo est originale en soi. Même Aristote qui conçoit une divinité comme énergie motrice de la formation du monde, considère que la matière est existante, à l’origine informe, et subira une transformation. Il s’agit donc de la création à partir de l’existant et non de l’inexistant.
Naturellement, un esprit scientifique non seulement aura des difficultés à concevoir le concept ex-nihilo mais se trouvera en permanence, au cours de son expérience professionnelle, avec les « preuves » que cela n’existe pas dans l’univers et que le principe d’identité est toujours respecté.
Mais deux erreurs, à mon avis, ont causées une véritable fracture et incompréhension entre les tenants du texte biblique et les tenants des théories scientifiques :
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Tout d’abord le fait que pendant des siècles, de par le manque de connaissances, la narration biblique ait tenu lieu de vérité, perçue aussi comme réalité, sur l’origine du monde et que cela a aussi entraîné l’oubli chez les exégètes, principalement chrétiens, que la lecture de la narration de la création se fait essentiellement sur le plan symbolique et non pas littéral.· Cet oubli de la lecture symbolique génère, à son tour, un autre oubli fondamental. Il s’agit de l’oubli de la question à laquelle répond le texte biblique. En effet, l’objet de l’étude du scientifique et du bibliste semble le même: l’origine du monde et de l’homme. Cependant chacun affronte une question différente. Le bibliste et le texte biblique se demandent pourquoi le monde et l’homme existent et quel est le sens de la création. Question éminemment philosophique et même métaphysique. Ce n’est absolument pas la préoccupation, ni la question du scientifique et du rationaliste. Sa préoccupation est de comprendre comment ce monde et l’homme sont apparus. A aucun moment le pourquoi et le sens de cette apparition du monde et de l’homme n’entrent dans son questionnement, ils restent dans le domaine de la physique.
Les questionnements étant différents, il est inévitable que les réponses le soient aussi. Vouloir s’acharner à démontrer que le récit biblique n’a aucun sens scientifiquement est enfoncer une porte ouverte, alors que vouloir soutenir que ce même récit est scientifiquement cohérent, comme certains créationnistes ou fondamentalistes veulent le faire, est vouloir démontrer que le noir est blanc.
Chaque groupe voudra imposer son interprétation et ses convictions et réfutera d’emblée tout raisonnement que l’autre tiendra.
Nous arrivons ainsi à l’absurde situation du refus d’évidences comme les fossiles ou les ères géologiques et à l’élaboration de réponses basées uniquement sur une foi inébranlable de la part des créationnistes, mais aussi à des incompréhensions et une fermeture d’esprit totale au concept du divin de la part de certains tenants des théories scientifiques au nom d’un matérialisme presque primaire.
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