mouvement créé par Wycliffe ou Wiclef (John), célèbre théologien né vers 1324, mort à Lutterworth le 28 décembre 1384
Pour répandre sa doctrine, Wycliffe avait institué un ordre de prédicateurs pauvres, « les simples prêtres », qui, vêtus de longues robes rousses, prêchaient dans les campagnes. Grâce à leurs efforts, grâce à ceux de disciples de mentalité plus relevée, les partisans de Wycliffe abondèrent bientôt dans toutes les classes de la société. L'Église orthodoxe les baptisa du nom de « lollards », les babilleurs, nom qui avait été donné déjà à des sectes étrangères. les principaux wycliffites furent Nicolas Herford, Repyngdon, William James, John Purvey, William Thorpe, J. Horn. L'Université d'Oxford fut le centre d'où « l'hérésie » rayonna partout. Écrasée à Oxford même par l'alliance de l'Église orthodoxe et de la Couronne, le wycliffisme ne cessa de fermenter dans les couches populaires.
Les femmes elles-mêmes se mirent à prêcher en faveur de la nouvelle secte. Des nobles, le comte de Salisbury, sir John Oldcastre ouvrirent aux lollards leurs châteaux. On les persécuta, on les engloba dans la répression de la révolte des paysans, ils n'en devinrent que plus fanatiques, et, en 1395, ils dénonçaient dans une pétition au Parlement les richesses du clergé, déclaraient ne pas croire à la transsubstantiation, au sacerdoce des prêtres, au culte des images, etc.
Henri IV agit terriblement à leur égard, autorisant les évêques à les arrêter sur une simple rumeur publique et à les condamner à la prison (1401), leur confiant l'exécution des « ordonnances des hérétiques », par lesquelles ils pouvaient livrer au bûcher tous les lollards qui refuseraient de se soumettre. Ils se révoltèrent en 1414, faillirent s'emparer de Londres. La répression se fit plus sanguinaire: lord Cobham, enchaîné, fut suspendu vivant au-dessus d'un feu qui brûlait lentement (1418).