Aujourd’hui est un jour important pour les millions de Français superstitieux. Il s’agit en effet du premier vendredi 13 d’une série de trois en 2012 (comme en 1998 et 2009, mais qui ne reviendra pas avant 2015 et... 2026 !).
Il n’y en avait eu qu’un en 2011. Pour marquer cette série, la Française des Jeux (FDJ) propose un Super Loto avec une cagnotte de 13 millions d’euros (tirage à 20 h 35) et Euro Millions met en jeu 28 M€ (tirage : 22 h 30). Mais ce sont surtout les jeux de grattage (Astro, Banco ou Solitaire...) qui remportent le plus gros succès dans la région.
"Le jour porte-bonheur c’est pour les joueurs occasionnels"
Patrick, joueur régulier
Selon la FDJ, chaque semaine avec un vendredi 13 enregistre deux fois plus de joueurs (8 millions contre 4 habituellement) qui tentent leur chance au Loto, à Euro Millions, au Cash ou au Millionnaire. Des habitudes bien ancrées qui devraient gonfler le chiffre d’affaires de la FDJ en 2012 après le CA record de 11,4 milliards d’euros en 2011 (troisième rang mondial).
Selon un sondage TNS Sofres, les Français sont deux fois plus nombreux à se déclarer superstitieux (41 %) que chanceux (20 %). Et si pour 77 % des personnes interrogées, un vendredi 13 est "un jour comme les autres", pour 17 % c’est "un jour de chance" et pour 6 %, "un jour de malchance".
"Un jour comme un autre"
Ainsi, Patrick est plutôt dubitatif : "C’est un jour comme un autre. Moi le vendredi 13 porte bonheur, je n’y crois pas. C’est pour les joueurs occasionnels." Tout le contraire de Diane qui veut y croire : "Je joue plus que d’habitude, même à des jeux que j’ignore habituellement. Il m’est déjà arrivé de gagner, donc je crois à ma bonne étoile !"
"Le phénomène vendredi 13 est une spécificité française", expliquait déjà dans nos colonnes Éloïse Mozzani, auteur du Livre des superstitions. Ainsi la FDJ, qui avait espéré surfer à l’étranger sur l’engouement hexagonal pour cette date, a vite déchanté. Le chiffre 13 est trop "maléfique" sous certaines latitudes.
L’Euro Millions, loterie de neuf pays européens, ne propose d’ailleurs pas une cagnotte exceptionnelle ce jour-là. Mais, pour ce premier vendredi 13 de l’année, le grand gagnant sera l’État, qui empoche chaque 5 milliards d’euros d’impôts prélevés sur les jeux d’argent... Nous, en attendant, pas superstitieux pour deux sous, on touche du bois !
PHILIPPE MOURET, avec AFP