Le grand retour du paganisme en Europe

Le paganisme fait son retour, et il ne s'est même jamais aussi bien porté.

Il suffit d'aller dans un salon du bien être, de la nature pour s'en convaincre. La mode est au ressourcement énergétique, au développement personnel via le reiki, la sophrologie, l'EFT, le chamanisme, le rebirth, la méditation, l'Ho'oponopono, le neti, les cristaux, les couleurs, les plantes, huiles essentielles, le feng shui, le son etc... il y en a pour tous les goûts.

Exit les religions, on se prend en charge.

mais sur le plan psychologique ce n'est pas seulement une mode, des pratiques exotiques, le malaise est bien plus profond.

extraits d'un entretien avec Gilbert Sincyr, auteur du livre Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe.

Citation :

si les églises se vident, ce n’est pas parce que l’homme a perdu le sens du sacré, c’est parce que l’Européen se sent mal à l’aise vis-à-vis d’une religion qui ne répond pas à sa sensibilité. L’Européen est un être qui aspire à la liberté et à la responsabilité. Or, lui répéter que son destin dépend du bon vouloir d’un Dieu étranger, que dès sa naissance il est marqué par le péché, et qu’il devra passer sa vie à demander le pardon de ses soi-disant fautes, n’est pas ce que l’on peut appeler être un adulte maître de son destin. Plus les populations sont évoluées, plus on constate leur rejet de l’approche monothéiste avec un Dieu responsable de tout ce qui est bon, mais jamais du mal ou de la souffrance, et devant qui il convient de se prosterner. Maintenant que l’Église n’a plus son pouvoir dominateur sur le peuple, on constate une évolution vers une aspiration à la liberté de l’esprit. C’est un chemin à rebours de la condamnation évangélique, originelle et perpétuelle.
[...]
Le Paganisme, qui est l’expression européenne d’une vue unitaire du monde, à l’opposé de la conception dualiste des monothéismes, est la réponse spécifique d’autres peuples aux mêmes questionnements. D’où les différences entre civilisations...

Convertis par la force, les Européens se libèrent. « Chassez le naturel et il revient au galop », dit-on, et voilà que notre identité refoulée nous revient à nouveau. Non pas par un retour des anciens Dieux, forme d’expression d’une époque lointaine, mais comme un recours aux valeurs de liberté et de responsabilité qui étaient les nôtres, et que le Paganisme contient et exprime.
Débarrassés des miasmes du monothéisme totalitaire, les Européens retrouvent leur contact privilégié avec la nature. On reparle d’altérité plutôt que d’égalité, d’honneur plutôt que d’humilité, de responsabilité, de volonté, de défi, de diversité, d’identité, enfin de ce qui constitue notre héritage culturel, pourchassé, rejeté et condamné depuis deux mille ans.
[...]
Les Européens doivent dépasser ce qui leur a été imposé et qui leur est étranger. Nous devons réunifier sacré et profane, c’est-à-dire réaffirmer que l’homme est un tout, que, de ce fait, il est le maître de son destin car il n’y a pas dichotomie entre corps et esprit. Les Européens ne doivent plus s’agenouiller pour implorer le pardon de fautes définies par une idéologie dictatoriale moyen-orientale. Ce n’est pas vers un retour du passé qu’il nous faut nous tourner, gardons-nous surtout d’une attitude passéiste, elle ne serait que folklore et compromission. Au contraire des religions monothéistes, sclérosées dans leurs livres intouchables, le Paganisme, comme une source jaillissante, doit se trouver de nouveaux chemins, de nouvelles expressions. À l’inverse des religions du livre, bloquées, incapables d’évoluer, dépassées et vieillissantes, le Paganisme est l’expression de la liberté de l’homme européen, dans son environnement naturel qu’il respecte. C’est une source de vie qui jaillit de nouveau en Europe, affirmant notre identité, et notre sens du sacré, pour un avenir de fierté, de liberté et de volonté, dans la modernité.

On ne peut détruire l'âme des peuples, on peut essayer de la bâillonner mais elle finit toujours par ré-émerger même après plusieurs siècles de christianisme. Il y a un siècle, Edouard Schuré, l'auteur des grands initiés, parlait déjà du réveil de l'âme celtique et de la druidesse, aujourd'hui on peut le vérifier, et je suis même étonné de voir à quel point ce réveil est manifesté parmi la génération des jeunes femmes, qui sont à la fois spiritualistes et féministes.    

Dans certains pays comme la Hongrie, le retour du paganisme prend une telle ampleur que l'église catholique sonne l'alarme. Il semble que la mythologie païenne et chamanique soit en train de devenir un élément symbolique de l’identité nationale. Pourtant ce n'est qu'un juste retour, le catholicisme a été imposé par la force il y a 1000 ans dans ce pays.

Il me semble que ce n'est pas du paganisme antique, mais une forme de spiritualité moderne?

Oui, c'est du "new-age".

Non ça ne peut pas être du paganisme antique, dont on ne sait plus grand chose.

C'est une façon de voir le divin dans la nature et de se libérer des monothéismes culpabilisant. Le new âge a aussi ses excès, ses sectes, mais il manifeste un besoin de spiritualité qui est bien réel et que les religions monothéistes ne comblent pas, c'est plus un symptôme. Sur quoi cela va déboucher ? plus de tolérance ? une spiritualité individuelle, sur mesure ? On verra bien.

Franchement quand on voit toutes ces religions a la con si on a un tant soit peu d'intelligence on devient paîen
Bondieu mais c'est bien sur !

je trouve que ce n'est aps plus mal que les gens s'intéressent aux religions qui ont précédé la chrétienneté.

mais les courants spirituels, limite sectaire type "reiki, chamanisme", etc n'ont rien à voir avec le passé.

comme quoi, "Dieu" perd à long terme, car la nature n'est pas monothéiste   

Tout à fait d'accord, le paganisme ne peut plus être ce qu'il était dans le passé, on ne va pas ressusciter les dieux grecs ou celtes, c'est un panthéisme, qui se manifeste dans un retour à une harmonie avec la nature, au cycles des saisons, aux énergies. De plus, il a l'avantage de ne pas dresser de frontières, il est universel.

Lilith a écrit:

comme quoi, "Dieu" perd à long terme, car la nature n'est pas monothéiste   

Ou bien ce sont les faux dieux de transition monothéistes qui y perdent ou plutôt se voient forcés de composer avec d'autres dieux tout aussi réels ou irréels qu'eux et tout cela pour le plus grand bien du Grand Esprit ce Dieu de tous les dieux qui ne serait pas Ce qu'Il Est sans tous ces dieux et sans nous.

Enfin c'est du moins ce que j'en pense.

Vous connaissez le old-age ?

Le old-age non mais ça semble assez génial!

Rien qu'à entendre le mot déjà on peut tout comprendre.

C'est notre culture à nous, les vieux !

  

On ne dit pas "old age", on dit "vintage". C'est plus "in" et plus "hype" tout en étant "bankable".

manifestement il y a un retour à des valeurs anciennes comme le Druidisme par un retour à la nature et à des valeurs matriarcales lesquelles dominaient dans le passé.

Tout est cyclique, c'est le balancement du pendule...

Jésus lui-même par ailleurs a convié ses disciples au druidisme anthropophagique.

Histoire d'étendre son syncrétisme religieux jusqu'à l'extrême limite...

Citation :

on ne va pas ressusciter les dieux grecs ou celtes

C'est une évidence ! Pour cela, il aurait fallu qu'ils meurent de l'abandon forcé ou volontaire de leurs cultes. Ceux qui croient que les dieux existent et/ou que des forces sacrées habitent la nature, s'accorderont sur le fait que ce dont nous parlons dépasse le simple cadre des habitudes humaines.

Le paganisme peut toujours se traduire par la croyance aux divinités déjà vénérées dans l'Antiquité. Il ne faut pas confondre cela avec le fait de vivre à l'antique. Deux des grands monothéismes sont aussi nés dans l'Antiquité, leurs adeptes n'en vivent pas moins comme des gens normaux du XXIe siècle. Si il y a eu une interruption des cultes et des croyances polythéistes en Europe, ces religions n'en sont pas presque inconnues pour autant. Beaucoup de textes antiques permettent de comprendre le mode de fonctionnement mental des grecs et romains, pour les plus connus, mais cela nécessite de la patience et un certain investissement. Même si on adhère pas, ces croyances méritent vraiment qu'on s'y attarde et que l'on cherche à mieux les connaître. Si les mythes, les dieux et les héros n'ont cessé d'être une source d'inspiration jusqu'à aujourd'hui, c'est bien qu'ils nous parlent toujours.
Le new-age se réclame bien du paganisme, mais il s'agit bien d'un mouvement tout à fait moderne.

Je ne prends pas tout dans l'extrait de l'entretien mis en ligne par JR, mais effectivement, le monothéisme a été assimilé artificiellement à la culture européenne et ne correspond pas aux habitants de ce continent. De même en Amérique, du nord au sud, entre assimilation d'anciennes croyances dans les cultes chrétiens et effervescence du new-âge, le monothéisme ne peut s'imposer indéfiniment comme la seule voie spirituelle envisageable.

Le retour du paganisme, c'est une multitude de pratiques individuelles parfois regroupées en associations, en groupes culturels qui ritualisent et que l'on peut considérer comme plus ou moins sérieux ou dangereux ou new-âge ou inoffensifs.
Il existe une communauté Wicca assez importante et de nombreux cercles de femmes plus ou moins proches de pratiques chamaniques ou sorcières.

Ah les cultes à mystères!
Ca fait passer le temps et travailler les marchands de rèves...

Tous les cultes ont leurs mystères et la plupart des rituels des différentes traditions sont considérés comme magiques par leurs croyants.
le monde est plein de mystères, non?
La science n'explique pas tout, en attendant il nous est permis de ressentir et de rêver.

Sauf que la il ne s’agit pas de mystères et encore moins de magie mais tout simplement de la crédulité naïve d'une humanité qui s'est faite berné en traversant les siècles passés par tout les faux prophètes en tout genre pour leurs propres profits et pour leurs propres intérêts, laissant aujourd’hui cette humanité aveuglée par une foi indestructible et une espérance d'un futur monde meilleur en compagnie de leur "dieu".

Le Paganisme est un terme utilisé au VI siècles par des chrétiens envers les campagnards considéré comme des païens et était utilisé pour désigné ceux qui n'étaient pas baptiser.

Au V siècle c'était le terme Paganus dans le code théodosien désignant ceux qui pratiquaient la magie, superstitieux ou sont dans l'erreur.