Paraplégique après avoir été défenestrée par son compagnon violent, une jeune femme de 25 ans a vu son indemnisation de victime réduite car les magistrats considèrent qu'elle est en partie responsable de sa situation.
L'affaire, révélée dans les colonnes du Courrier de l'Ouest, a fait réagir la Secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes et à la lutte contre les discriminations, Marlène Schiappa. "Non, une femme n’est jamais responsable des violences subies, même administrativement !", a-t-elle tweeté pour soutenir une jeune femme de 25 ans.
Paraplégique après avoir été défenestrée
Cette dernière est devenue paraplégique après avoir été défenestrée depuis le deuxième étage de son appartement par son compagnon violent. Le jour des faits, le 24 août 2013, la victime fait appel à la police qui intervient et lui conseille de quitter le domicile familial, au Mans. La jeune femme aurait alors tenté de rejoindre sa famille à Alençon selon ses avocats. Mais l'absence de train l'en empêche. Elle essaye ensuite de contacter des amis et le 115, sans succès. Elle finit par rentrer chez elle.
Elle sera découverte inconsciente au pied de son immeuble par des voisins quelques heures plus tard. Son ex-compagnon est condamné en 2016 par la cour d'assises de la Sarthe à 15 ans de réclusion et ses avocats réclament une provision de 90 000 € pour accompagner la jeune femme dans la prise en charge de son handicap.
Réponse du Fonds de garantie des victimes (FGTI) : l'indemnisation de peut être que partielle car le FGTI considère que la victime "partage la responsabilité et que notre cliente a commis une faute civile en retournant à son domicile", détaille Me Jarry. Une décision confirmée ensuite par les magistrats de la Commission d'indemnisation des victimes d'infractions (Civi).
La chambre civile de la cour d'appel d'Angers a été saisie. Elle devrait rendre sa décision en mai prochain. Marlène Schiappa, quant à elle, a d'ores et déjà annoncé qu'elle était prête à intervenir personnellement.
C'est une honte.
Source Midi Libre