L'hérésie moderne

Étymologiquement (hairesis en grec), c’est une préférence, un choix opéré au sein de la doctrine. Pour les catholiques, c’est, de la part des baptisés, le refus délibéré d’une proposition de la foi définie par l’Église comme vérité révélée. Le Catéchisme de l’Église catholique la définit en ces termes : « L’hérésie est la négation obstinée, après la réception du Baptême, d’une vérité qui doit être crue de foi divine et catholique, ou le doute obstiné sur cette vérité. »

Aujourd’hui, explique Jean-Marie Salamito, l’hérésie est surtout individuelle : « L’individu est plus conscient de lui-même qu’à d’autres époques, et l’affirme dans une propension à faire le tri dans les affirmations de foi. L’inculture religieuse peut aussi mener certains à l’hérésie de manière involontaire. Par exemple, beaucoup de chrétiens n’ont pas une compréhension claire de la Trinité. »

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bluenote a écrit:

Étymologiquement (hairesis en grec), c’est une préférence, un choix opéré au sein de la doctrine. Pour les catholiques, c’est, de la part des baptisés, le refus délibéré d’une proposition de la foi définie par l’Église comme vérité révélée. Le Catéchisme de l’Église catholique la définit en ces termes : « L’hérésie est la négation obstinée, après la réception du Baptême, d’une vérité qui doit être crue de foi divine et catholique, ou le doute obstiné sur cette vérité. »
Aujourd’hui, explique Jean-Marie Salamito, l’hérésie est surtout individuelle : « L’individu est plus conscient de lui-même qu’à d’autres époques, et l’affirme dans une propension à faire le tri dans les affirmations de foi. L’inculture religieuse peut aussi mener certains à l’hérésie de manière involontaire. Par exemple, beaucoup de chrétiens n’ont pas une compréhension claire de la Trinité. »
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Encore heureux, qu'il y ait des "hérétiques" et qu'on ait cessé de les faire rôtir ! Enfin, il prêche pour sa paroisse, c'est le mot.

Sur la Trinité, je me demande si tellement de gens en ont une "compréhension claire". Carl Gustav Jung avait un père pasteur, qui lui a avoué une fois qu'il n'y avait "rien compris". Michel Servet affirmait que ce dogme surajouté était à l'origine des persécutions féroces contre les "hérétiques" (lui-même allait échapper à l'Inquisition en s'évadant, pour finir par bruler chez Calvin), et l'histoire ne lui donne pas forcément tort : imposition du dogme en 381 au deuxième Concile de Constantinople, première exécution capitale d'hérétiques chrétiens en tant que tels (Priscillien et ses disciples) en 385.

Enfin, on peut voir pour un fil dédié, qui doit bien exister.

On est toujours l'hérétique de quelqu'un d'autre.

Bluenote emploie les mots "choix dans la doctrines " et "Eglise" tout court, pour désigner SON Eglise, la catholique, comme si elle était la seule, la vraie.

Et c'est bien ce que prétendait Benoît XVI dans Dominus Jesus, seuls les orthodoxes avaient trouvé grâce à ses yeux et pouvaient être qualifié "d'Eglise soeur".
Les autres ? .... Pfff ! ... "communautés ecclésiales".

Je ne sais pas s'il faut qualifier ça de sophisme ou d’euphémisme puisque, étymologiquement, Eglise = rassemblement

L'Eglise c'est l'ensemble de ceux qui croient en Jésus, Christ (et sauveur).

Pardonne-moi, de te le dire, Bluenote, mais sur ce coup-là, je trouve l'Eglise catholique romaine assez hautaine et prétentieuse.

Donc, aux yeux des catholiques, je suis défroquée, apostate, schismatique et hérétique.
Eh ben, vous savez quoi ? Je m'en porte bien mieux !

L'Eglise comme "l'ensemble de ceux qui croient en Jésus", certes.
Pourtant l'évangile de Jésus se définit bien comme une vérité, et qui doit être caractérisée par une doctrine.
L'hérésie aujourd'hui, je pense, en tout cas en ce qui me concerne, ne revêt pas un caractère d'intolérance, mais plutôt la volonté d'une rigueur pour ce qui est de la connaissance de la vérité.
J'ai pris l'exemple de l'Eglise catholique, parce que c'est celle qui définit le mieux cette vérité selon moi, mais on peut tout aussi bien prendre le débat dans le sens objectif de la recherche de la vérité, et constater les résultats en comparaison avec les différentes églises.
Ou même élargir la réflexion dans le cadre oecuménique, de la même façon.

bluenote a écrit:

L'Eglise comme "l'ensemble de ceux qui croient en Jésus", certes.
Pourtant l'évangile de Jésus se définit bien comme une vérité, et qui doit être caractérisée par une doctrine.
L'hérésie aujourd'hui, je pense, en tout cas en ce qui me concerne, ne revêt pas un caractère d'intolérance, mais plutôt la volonté d'une rigueur pour ce qui est de la connaissance de la vérité.
J'ai pris l'exemple de l'Eglise catholique, parce que c'est celle qui définit le mieux cette vérité selon moi, mais on peut tout aussi bien prendre le débat dans le sens objectif de la recherche de la vérité, et constater les résultats en comparaison avec les différentes églises.
Ou même élargir la réflexion dans le cadre oecuménique, de la même façon.

Cette prétention de détenir LA vérité, et l'exclusivité de l'accès au salut ("Hors de l'Eglise point de salut"), a surabondamment prouvé sa dangerosité et est à présent discréditée même parmi les catholiques.

Je dirai que si le Catholicisme veut maintenir encore un peu sa place et ses valeurs il a plutôt intérêt à mettre ça en veilleuse.

Peut-être préférez-vous dire dans ce cas que la vérité n'existe pas, ou que toute vérité est relative.
Ces notions sont en effet discutables, car elles prennent leur origine dans des contextes culturels déterminés.

bluenote a écrit:

Peut-être préférez-vous dire dans ce cas que la vérité n'existe pas, ou que toute vérité est relative.
Ces notions sont en effet discutables, car elles prennent leur origine dans des contextes culturels déterminés.

Un livre très intéressant sur le sujet, et au titre expressif : La réalité de la réalité (Paul Watzlawick). Bonne année au passage !

Très bons les bouquins de Paul Watzlawick.