Etudes médicales sur la prière

Une étude médicale a été menée, en 1998, par un cardiologue, le docteur Randolph Byrd, sur 393 patients souffrant de maladies coronariennes, à l'hôpital général de San Francisco. Les patients étaient répartis en double aveugle, c'est-à-dire que ni eux, ni les médecins ne savaient à quel groupe ils appartenaient. Des groupes de prière catholiques ou protestants, de cinq à sept personnes, réunis dans différentes villes des États-Unis, dirigeaient tous les jours leurs prières vers une personne dont ils connaissaient le nom et la maladie. Les patients du deuxième groupe n'avaient personne qui priait pour eux.

À la fin de l'expérience, dix mois plus tard, le groupe qui reçut l'aide de la prière eut besoin de cinq fois moins d'antibiotiques que le groupe témoin, et souffrit de trois fois moins d'œdème pulmonaire. Aucun patient n'eut besoin d'intubation pour faciliter la respiration, alors que douze patients, dans le groupe témoin, durent en subir une. Dans un communiqué de l'Agence France¬ Presse relatant un congrès sur la médecine et la spiritualité qui s'est déroulé à Rome en 1997, et qui réunissait des spécialistes, des ecclésiastiques et des laïques, les participants ont  affirmé que la croyance en Dieu facilitait la guérison.

Par ailleurs, une étude publiée à Clearwater en Floride, qui a été rapportée au congrès de la Société américaine de médecine psychosomatique, conclut « que le fait de prier pour des malades du sida, même sans qu'ils le sachent, a amélioré leur état de santé ».  D'autres études se déroulent pareillement depuis une dizaine d'années, Ainsi, le docteur Herbert Benson, du Harvard Medical School, a démarré une étude sur les effets de la prière d'intercession à distance, qui porte sur plus de 700 patients atteints de maladie cardiaque. Récemment, des écoles de médecine de Californie et de Boston ont introduit le sujet de la guérison spirituelle dans leurs programmes de cours.

De même, le docteur Dossey cite le témoignage d'un médecin interniste, convaincu des avantages de la prière pour la guérison de ses patients, qui avait décidé de prier pour chacun d'eux et de le leur faire savoir. Comme il était respectueux de leurs croyances, il rédigea une courte lettre et demanda à la réceptionniste de la clinique de la remettre à chacun de ses patients. Elle disait simple ment ceci :

"J'ai réexaminé les données récentes sur la prière, et je crois que cette pratique peut vous aider. En tant que votre médecin, j'ai choisi de prier pour vous. Cependant, si vous ne vous lez pas que je prie pour vous, signez cette feuille, remettez-la à la réception et je ne vous ajouterai pas dans la liste de mes prières" (8).

Au cours des ans, aucun patient n'a jamais signé la feuille. Toutes ces recherches médicales prouvent que la prière peut induire un processus de guérison. Comment les scientifiques expliquent-ils la manière dont la prier agit pour générer de tels effets dans l'organisme ?

4 - EFFET DE « CORRÉLATION »

Au niveau physique, la prière générerait des changements chimiques dans le corps et le cerveau. Cependant, la production d'endorphines ne peut expliquer à elle seule l'action à distance de la prière. Selon le docteur Dossey, l'effet de la prière d'intercession ne se trouve pas « ici » mais « là ». Il range la prière parmi les événements « non locaux », tout comme la télépathie et l'empathie, affirmant que la prière qui est faite avec le cœur peut transcender l'espace, voire le temps (9).

Le docteur Dossey explique ce phénomène de non-localité par le mot « résonance » ou« corrélation », que les physiciens utilisent pour signifier qu'un électron change en même temps qu'un autre, pourtant très éloigné de lui, phénomène qui montre que ces particules subatomiques ne sont pas soumises apparemment aux lois physiques de l'énergie.

« La prière fonctionne de la même façon, que l'on prie dans sa chambre ou à l'autre bout du monde, il n'y a aucune différence, car aucune forme classique d'énergie n'entre enjeu. On ne peut non plus bloquer la prière, comme on le ferait d'un rayonnement électromagnétique » (10).

La prière agirait ainsi comme les événements non locaux en physique subatomique. Le docteur Dossey affirme également que la prière peut changer non seulement le présent et l'avenir, mais aussi le passé. Il avance que certaines personnes auraient reçu les effets bénéfiques de la prière, avant même qu'on ait prié pour elles, suggérant qu'on pourrait prier pour un événement passé comme, par exemple, corriger un état de santé antérieur à un test médical. Après une prise de sang, il dit qu'il prie toujours, qu'il visualise des globules sains et des résultats normaux.

« Il y a une série d'expériences réalisées depuis cinq ans par Helmut Schmidt, qui suggèrent que les événements subatomiques passés peuvent être changés, pourvu qu'aucune conscience ne les ait observés (11) », dit-il.

References:

8. TRICH NHAT RANH, The Energy of Prayer, Berkeley, Parallax Press, 2006, p. 12. Traduction de l'auteur.
9. DOSSEY (Larry), La Prière : un remède pour le corps et l'esprit, Ivry-sur-Seine, Le Jour, 1997, p. 45.
10. Extrait d'une entrevue de Michel Saint-Germain avec Larry Dossey, publiée dans le magazine Guide Ressources, décembre 1995.
11. Idem.

La réponse à une première question : Pourquoi la prière agit-elle à certains moments et pas à d’autres ? est que la prière agit sur le principe de l'énergie.

Pour que cette énergie passe, il faut que toutes les parties soient interconnectées. Par exemple, quand nous voulons utiliser le téléphone, nous avons besoin de fils et du courant électrique qui traverse ces fils d'un point à l'autre.

« La prière fonctionne de la même manière. Si notre prière n'est pas portée par l'énergie de la foi, de la compassion et de l'amour, c'est comme si on essayait de téléphoner avec un appareil sans électricité dans son filage. Prier alors ne donnera aucun résultat » 30.

Changer de source d'énergie

Mais une deuxième question surgit aussitôt : Si Dieu ou quelque autre pouvoir extérieur régit notre vie, alors pourquoi prier ?

Pour les bouddhistes, cette question renvoie au principe du karma. Ce que l'on appelle la « volonté de Dieu »dans le christianisme est l'équivalent de ce que l'on appelle la loi du karma dans le bouddhisme, qui est la loi de cause à effet aux événements de notre vie. Par conséquent, si cette loi est immuable, pourquoi prier ?

Dans le bouddhisme, nous apprenons que tout étant impermanent, tout est donc sujet à changement. Aujourd'hui nous sommes en santé, demain nous serons malades, suivant nos choix de vie. Mais si nous introduisons une nouvelle énergie, une nouvelle impulsion, une nouvelle foi en nous, nous sommes capables d'ouvrir une nouvelle étape dans la vie de notre corps et notre esprit 31.

En unifiant notre corps et notre esprit par la prière, et en nous connectant par l'amour à une personne aimée, telle que notre grand-mère, notre sœur aînée ou notre jeune frère (mais aussi à un saint, un guide spirituel, un avatar, un bodhisattva, un yogi, une mystique du présent ou du passé), nous produisons une nouvelle source d'énergie. Or, cette énergie ouvre instantanément notre cœur.

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Ce qui signifie que notre existence n'est pas séparée de Dieu, que la volonté de Dieu est aussi la nôtre. « Si nous voulons changer, Dieu ne nous en empêchera pas », ajoute Thich Nhat Hanh. Si notre cœur désire vraiment un changement dans notre vie, Dieu, Bouddha, Yahveh ou Krisna - peu importe en qui nous croyons sur le plan spirituel - ne peut que se réjouir pour nous de ce changement.

La relation entre deux pôles

La troisième question à se poser est : Quelle est la relation entre le créateur et la créature ?

D'un point de vue étymologique, le « créateur » est celui qui a le pouvoir de créer, et la « créature» est la réalisation de ce qu'il a créé. Puisqu'ils sont reliés l'un à l'autre, nous pouvons les désigner aussi comme sujet et objet. Du point de vue spirituel, le sujet qui crée est Dieu ; l'objet créé est l'univers dans lequel nous vivons. Ce qui signifie qu’« il y a une relation très étroite entre le sujet et l'objet, tout comme il y a une relation entre la gauche et la droite, la nuit et le jour, la satiété et la faim; tout comme l'effet de « réflexion dans le miroir », l'observateur et l'observé sont très proches. Quand l'angle du premier change, l'angle de son reflet changera immé¬diatement32 », explique Thich Nhat Hanh.

Comme nous le disions plus tôt, ce que l'on appelle la « volonté de Dieu » est relié étroitement à notre propre volonté. « C’est pourquoi les conséquences karmiques de nos actions passées peuvent être changées », dit-il.

La qualité de l'énergie d'amour

Petit à petit, une quatrième question émerge : Si la prière ne donne pas des résultats tangibles, est-ce dû à un manque de foi ou d'amour?

Dans la Bible, tel que le rapporte Mathieu (Mt 17,20), on peut lire que celui qui a la foi peut déplacer des montagnes. Il faut donc se demander si notre foi en Dieu est déficiente ou forte, et jusqu'à quel point. Or, ce point qui rend la foi « forte de toute force », c'est notre qualité d'amour pour ce pour quoi ou pour qui on prie.

Souvent nous sommes convaincus d'avoir prié avec tout notre cœur, avec toutes les cellules de notre corps, avec chaque goutte du sang qui coule dans nos veines, et, pourtant, notre prière ne donne aucun résultat. Si nous prions pour une personne aimée, qui est mourante par exemple, comment quelqu'un peut-il dire que nous ne prions pas avec tout notre amour ? Il est certain que nous le faisons. Cependant, si nous examinons ce que nous appelons « amour ", ce n'est pas l'amour de l'autre. C'est plutôt l'amour de soi, parce que nous sommes effrayés de nous retrouver seuls en perdant quelqu'un de proche 33.

L'énergie de la plénitude de la conscience

La dernière question transcende toutes les autres : Qui est la personne que je prie ?

Qui est Allah ? Qui est Dieu ? Qui est Bouddha ? Qui est le bodhisattva Avalokitésvara ? Qui est la Vierge Marie ? Cette question fondamentale risque de soulever plus de questions que de réponses. Où est la ligne de démarcation entre soi et les autres ?

Et, toujours selon ce moine:
Si nous croyons que le Bouddha est une réalité séparée de nous, alors notre relation n'est pas réelle, parce qu'elle est basée sur une fausse perception, la perception d'un soi séparé de Dieu :

Une prière basée sur la perception que Bouddha a une existence séparée de la mienne, et que mon existence est séparée de Bouddha (ou de Dieu), peut seulement conduire à de la superstition 36.

Parce que lorsque nous prions devant une image de Bouddha, d'un saint ou de la Vierge Marie, cette image, qu'elle soit faite de bronze, de ciment, de jade ou de diamant, n'est qu'un simple symbole. Nous devons visualiser notre union à Dieu, Bouddha ou Allah à l'intérieur de notre cœur.
Ainsi Dieu n'est pas une réalité séparée de nous. « Vous êtes dans le Bouddha et le Bouddha est en vous. » Cela est vrai aussi pour les chrétiens, les autres religions et tous les mystiques. « Aussi, en réponse à la cinquième question, quand nous prions dans le bouddhisme, nous prions à la fois nous-mêmes et ce qui est à l'extérieur de nous; il n'y a pas de différence entre les deux », révèle Thich Nhat Ranh.

La pratique de la prière nous révélera que nous avons la même substance d'amour, de conscience et de connaissance que tous les grands êtres. Dieu et nous sommes faits de la même substance. Entre Dieu et nous, il n'y a ni discrimination, ni séparation 37.

8 - SEUL L'AMOUR PEUT GUÉRIR
Il n'existe pas de prière parfaite, qui garantit que nos demandes seront toujours exaucées. « Quelle forme de prière devrais-je adopter ?» demanda-t-on à Deborah Rose, ancienne vice-présidente de Spindrift Inc., un organisme de recherche qui étudie la prière depuis plus de vingt ans. Elle répondit :

Prière catholique, protestante, juive, muette ? Devrais-je demander quelque chose de précis ou seulement m'efforcer de garder l'esprit ouvert ? [...] C'est comme si on me demandait : De quel instrument devrais-je apprendre à jouer? Du violon ? De la harpe ? Du piano ? Cela dépend de votre personnalité, de votre style de vie, de vos antécédents, de vos talents. Qu'est-ce qui vous irait ? Il importe de choisir un style de prière avec lequel vous êtes à l'aise. Il ne faut pas non plus perdre de vue que notre façon de prier peut changer de temps à autre. On ne prie pas face à la mort comme on prie à l'église le dimanche ou avant les repas... [...] Ce qui compte, c'est la qualité et l'harmonie de la musique, et non pas l'instrument qui la produit 39.

Les recherches médicales sur la prière nous apprennent que non seulement la prière est efficace quand elle est faite dans des conditions optimales, mais qu'il y a plusieurs façons de prier. En effet, les méthodes différentes, enseignées par diverses traditions mystiques, ont été productives : que l'on demande quelque chose de précis, comme le renforcement de notre système immunitaire, ou que l'on dise des formules plus générales, telles « Que votre volonté soit faite» ou « Que le meilleur arrive» ; que l'on prie à voix haute ou en silence, éloigné de l'objet de nos prières ou à son chevet. « Toutes ces approches ont produit des résultats quand elles ont été mises à l'épreuve. Tout indique que l'on peut aussi prier en rêve. Par conséquent, bien que de tout temps les gens aient recherché la meilleure manière de prier, ils n'y sont pas parvenus, car il n'existe pas de « prière idéale 40 », conclut le docteur Larry Dossey.

Pouvons-nous, cependant, isoler un ingrédient essentiel au bon fonctionnement de la prière ? De la multitude d'expériences sur la prière et l'état de prière, il ressort que l'amour - soit la compassion, l'empathie et l'affection sincère - est la qualité la plus indispensable à la prière. Aimer signifie être capable de s'abandonner, oser s'aventurer hors de l'être, abattre les frontières qui nous séparent de notre prochain.

D'autres études montrent qu'une forme particulière d'abandon compte aussi pour beaucoup : l'abandon de nos références. Lorsque, au cours de ces expériences, les personnes qui prient emploient une formule telle « Que votre volonté soit faite », qui ne dicte rien mais attend le meilleur, la prière semble efficace. On pourrait qualifier cette attitude intérieure d'abandon aimant : « Sans lui, les prières ne se dissolvent pas 41 », soutient le docteur Dossey.

La principale clef du succès de la prière pourrait se résumer ainsi : « À cœur aimant, rien d’impossible ! » La prière faite avec amour peut faire des prodiges, car l'amour décuple le pouvoir de la prière. Par exemple, une enquête menée auprès de 10 000 hommes souffrant de problèmes cardiaques a révélé que les crises d'angine étaient deux fois moins fréquentes chez ceux qui se sentaient aimés et soutenus par leur femme.

Tous ceux qui soignent par la prière et la foi en Dieu l’attestent : c'est l'amour qui leur donne le pouvoir de guérir, même à distance. Leur compassion, leur affection sont si fortes qu'ils ont l'impression de ne plus faire qu'un avec le malade. « Seul l'amour peut allumer le feu de la guérison », n'hésite pas à affirmer l'un d'eux.

« Je connais maintenant des médecins qui prient au chevet de leurs malades », dit le docteur Dossey. Que la prière aide à la guérison des malades est devenu un fait indéniable, même pour la science. Mais guérir le corps et l'esprit, autant sinon mieux qu'un médicament, par la prière : est-ce envisageable ? Le docteur Larry Dossey y croit. «Un jour, la médecine basée sur le temps linéaire cédera la place à une médecine de l'éternité, qui affirmera que la partie essentielle de ce que nous sommes ne peut mourir42 », conclut-il.

29. THICH NHAT RANH, The Energy of Frayer, Berkeley, Parallax Press, 2006, p. 23. Traduction de l'auteur.
30. Idem.
31. Ibidem. 24-25.
32. Ibidem, p. 26-27.
33. Ibidem, p. 28.
34. Idem.
35. Ibidem, p. 29.
36. Ibidem, p. 30.
37. Ibidem, p. 31.
38. Ibidem, p. 32.
39. DOSSEY (Larry), . DOSSEY (Larry), La Prière : un remède pour le corps et l'esprit, Ivry-sur-Seine, Le Jour, 1997, p. 137-138.
40. Ibidem, p. 138.
41. Ibidem, p. 143.
42. DOSSEY (Larry), Ces mots qui guérissent : le pouvoir de la prière en complément de la médecine, Paris, J. C. Lattès, 1995.

On pourra partir dans une autre direction aussi que Alexandra David Néél décrit dans son livre LIVRE SUR LA MAGIE AU TIBET mais là on est dans la magie et plus dans la prière: on s'adresse à une vague entité, pas à une divinité ou un saint ni à un dieu.   Je me demande dans quelle mesure les prières à des saints pourraient, dans certains cas entrer dans cette catégorie.  Peut-être que c'est la nature de l'intention qui le détermine ?  Peut-être pour les saints "officiels" des religions cela protège de ce risque ?