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 Henri-Frédéric Amiel : Journal intime

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Dogiraudet
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Dogiraudet


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Henri-Frédéric Amiel : Journal intime  Empty
MessageSujet: Henri-Frédéric Amiel : Journal intime    Henri-Frédéric Amiel : Journal intime  EmptyDim 22 Jan 2023 - 18:02

La plus extraordinaire tentative qui ait jamais été faite pour dire la vérité sur soi-même” a dit Edmond Jaloux.
____________________________________________
Journal intime - L'année 1857

Quatrième de couverture -
« Jamais, en aucune langue,
en aucun texte,
n’a paru si audible l’activité originelle
et finale de la conscience humaine
qui consiste
à se penser, et encore, et toujours, à se penser.
Peu importe ici les objets
de plus en plus indifférents
qui traversent cette pensée.
La grandeur de Amiel consiste dans la persistance
avec laquelle
s'articule et s'exprime indéfiniment
dans son Journal ce murmure de vie mentale qui,
chez les hommes,
se poursuit
jusqu'à l'article de la mort. »
Georges Poulet

- Dans le silence du cabinet, dans la chambre qui est son rempart, au milieu d'une maison de la rue des Chanoines pleine de sœurs, de beaux-frères, d'oncles et de nièces, jour après jour, heure après heure, ce célibataire mal isolé au sein d'une vaste famille, remplit sans fin les pages d'un Journal. Au moment où l'année 1857 commence, il en a rempli 2 690. Un quart de siècle plus tard, en 1881, quand il mourra, il en aura rempli 16 840. C'est son vice, c'est aussi son destin et son œuvre. En 1857 Amiel commence à se rendre compte qu'il est captif à tout jamais d'une action qu'il ne peut que répéter, l'action de se connaître ; ...
2701 - [10/18 n° 281/282, Introduction, p. II et III] Georges Poulet
__________________________________________
Amiel a tenu un journal immense (173 cahiers) de son adolescence à sa mort. Un choix a été publié deux ans après sa mort, en 1883, suivi d'un certain nombre d'autres. Mais l'édition intégrale du Journal a attendu un siècle (12 volumes aux Éditions de l'Age d'homme, publiés de 1976 à 1994). Les extraits ci-dessous ont été choisis à partir de la petite anthologie dressée par Roland Jaccard, Henri-Frédéric-Amiel, du Journal intime , Éditions Complexe, 1987.
______________________________________________
- Du journal intime, volume D
-Ce journal est un exutoire ; ma virilité s'évapore en sueur d'encre. Il m'a souvent dispensé d'ami et de femme, en un mot du prochain ; il me délivre encore de mon Moi actif. Tout mon être se résout en contemplation, en réflexion. Ce qui pour d'autres se condense et se concrète en oeuvres et en actes, ce qui devient ailleurs livre, famille, capital, gloire, vertu, se distille ici en phrases vaines, en sentences creuses, en formules stériles. J'ai quelquefois pensé que la rédaction de ces pages, était un remplaçant de la vie, était une variété de l'onanisme, une ruse de l'égoïsme couard, une manière d'échapper au devoir, de tromper la société et la Providence. Cette pensée m'a fait prendre ces pages en dégoût ; puis l'habitude a été plus forte
___________________________________________________
Citations .
- Le christianisme, en brisant l’homme en extérieur et intérieur
, le monde en terre et ciel, en enfer et paradis, a décomposé l’unité humaine .

- La rêverie, comme la pluie des nuits, fait reverdir les idées fatiguées et pâlies par la chaleur du jour. En se jouant, elle accumule les matériaux pour l'avenir et les images pour le talent. La flânerie n'est pas seulement délicieuse; elle est utile. C'est un bain de santé qui rend vigueur et souplesse à tout l'être; c'est le signe et la fête de la liberté.

- Soyons vrais, c’est la plus haute maxime de l’art et de la vie

- Soyons vrais, là est le secret de l’éloquence et de la vertu, là est l’autorité morale, c’est la plus haute maxime de l’art et de la vie.

- Apparaître et s’évanouir, c’est là toute la comédie de l’univers, c’est la biographie de tous les individus, qu’elle que soit la durée du cycle d’existences qu’ils décrivent.

-Notre plus grande illusion, c’est de croire que nous soyons ce que nous croyons être.

- Apparu, disparu--- c'est toute l'histoire d'un homme, comme celle d'un monde et comme celle d'un infusoire .

- La pudeur est toujours l’indice et la sauvegarde d’un mystère, elle s’explique par son contraire: la profanation. Le principe de la pudeur est le sentiment inconscient d’un secret trop intimement individuel pour être donné et livré. Il s’échange. Livrer le plus profond et plus mystérieux de son être et de sa personnalité à un moindre prix que la réciprocité absolue, c’est la profanation.

- L'amour veut l'infini, l'éternel, le parfait, sa flamme sanctifie, son souffle fortifie.

- Je rêve tout éveillé, je vis en rêve, je rêve que je vis

- La vie est si courte qu'on ne devrait ajourner ni le bonheur ni le bien

- L'amour est un secret entre deux cœurs, un mystère entre deux âmes

- Mais comment savoir ce qu’un individu est ? À ses actes d’abord, mais à autre chose encore, et qui ne se perçoit que par l’intuition. L’âme juge l’âme par affinité élective, à travers les paroles et le silence, les actions et le regard.

- Il n’est rien de plus intéressant dans l’histoire des idées que les efforts pour concilier les perfections divines et l’existence du mal.

- La pierre de touche de tout système religieux ou politique ou pédagogique, c’est l’homme qu’il forme.
Si le système nuit à l’intelligence, il est mauvais ; s’il nuit au caractère, il est vicieux ; s’il nuit à la conscience, il est criminel.

- Pour moi, je garde le fond , pour les autres je réserve la forme.

- Des pensées d’une grande rigueur et d’honnêteté.
Une vie à lire et à relire continuellement.
Une œuvre à méditer, à interpréter et à réinterpréter.
On retrouve ici l’humanisme et les grandes valeurs du protestantisme.
Quel dommage de n’avoir pu à ma naissance, choisir cette religion du libre arbitre.

- Rendre heureux quelqu’un, c’est rigoureusement augmenter son être, doubler l’intensité de sa vie, le révéler à lui-même, le grandir et parfois le transfigurer.

- La vraie noblesse est dans le caractère , dans le mérite personnel, dans la distinction morale, dans l’élévation des sentiments et du langage, dans la dignité de la vie et le respect de soi-même.

- Ose être toi-même. Dis-toi que tu en vaux un autre, et si tu as un bon mouvement, une bonne idée, une opinion, une résolution raisonnée, ne les cache pas. Agis à découvert, va à ton but franchement, sans mystère, le front levé. - On te fera ta place, et tu te respecteras davantage toi-même. - Ne tergiverse pas, ne biaise jamais. va droit à ton ennemi, droit à ton ami; sois franc et décidé.

- La femme qui aime veut regarder par les yeux et boire par les lèvres de celui qu'elle aime

- Quand tout l’édifice des idées s’évanouit en fumée et que toutes les réalités se convertissent en doute, quel point fixe peut encore rester à l’homme ? C’est le cœur fidèle d’une femme. C’est là qu’on peut appuyer sa tête pour reprendre courage à la vie.

- Ce qu’on ne comprend pas, on n’a pas le droit de le juger.

- Retrouvé des impressions oubliées de l’enfant, du collégien, et ces effets inexprimables que font les ombres, les rayons, les haies, les chants d’oiseaux sur l’âme qui s’ouvre à la poésie.

- Fais le testament de ta pensée et de ton cœur : c’est ce que tu peux faire de plus utile.

- Les partis politiques, religieux, esthétiques, littéraires, sont des ankylosés de la pensée.

- L’intérêt d’une douleur n’est pas dans l’intensité de cette douleur, mais dans les pensée où elle prend sa source

- Il y a deux degrés d’orgueil : l’un où l’on s’approuve soi même ; l’autre où l’on ne peut s’accepter. Celui-ci est probablement le plus raffiné.

Henri Frédéric Amiel ( Journal intime )
_______________________________________________
Fragments d'un journal intime: Précédés d'une étude par Edmond Scherer. Tome 1

Retire-toi souvent dans le sanctuaire de ton intime conscience, rentre dans ta ponctualité d'atome pour t'affranchir de l'espace, du temps, de la matière, des tentations, de la dispersion, pour échapper à tes organes, à ta propre vie, c'est-à-dire meurs souvent, et interroge-toi en face de cette mort, comme préparation à la dernière mort.

- Fais le testament de ta pensée et de ton cœur, c'est ce que tu peux faire de plus utile.
Amiel, Journal, 3 mai 1849

-3 février 1857 – Pourquoi parle-t-on d’ordinaire d'une façon si vulgaire, sans exactitude, sans naturel, sans élégance ? L'habitude de la laideur serait-elle aussi difficile à prendre que celle de la souffrance ? Je ne sais, mais je pâtis comme au premier jour et même davantage de cette déplorable barbarie, qui respire dans chaque phrase et presque dans chaque mot. L’élégance des mœurs, le langage choisi, la grâce et l'urbanité sont la récompense du respect de soi-même et des autres. Et comme ici on « ironise » et « prosaïse » tout, il en résulte je ne sais quelle grossièreté qui déprave un fond meilleur

- 1er mars 1857 – Le moment où une pensée arrive à notre conscience est une phase avancée de son développement ; c'est son éclosion ; toute sa période fœtale et embryonnaire l'a précédée. Et dans ces phases antérieures, ou bien nous l'ignorons, ou bien elle ne se révèle à nous que sous une forme anormale, comme rêve, pressentiment, distraction, aperception somnambulique, etc. Toutes ces formes sont des pensées avant terme, non viables, mal nées quoique bien conçues, et dont l’avortement même peut nous instruire. Notre esprit est tout plein de germes à tous les degrés de formation, et l'observateur-psychologue est placé dans une sorte d'Hospice de la Maternité.

- Journée du 31 août 1856. La rue est silencieuse, un rayon de soleil tombe de ma chambre, un recueillement profond se fait en moi ; j’entends battre mon cœur et passer ma vie… l’immensité tranquille, le calme infini du repos, m’envahit, me pénètre, me subjugue. Il me semble que je suis devenu une statue sur les bords du fleuve du temps… Dans ces moments, il semble que ma conscience se retire dans son éternité. Elle regarde circuler en dedans d’elle ses astres et sa nature, avec ses saisons et ses myriades de choses individuelles, elle s’aperçoit de sa substance même, supérieure à toute forme, contenant son passé, son présent et son avenir, vide qui renferme tout, milieu invisible et fécond, virtualité d’un monde qui se dégage de sa propre existence pour se ressaisir dans son intimité pure. En ces instants sublimes, le corps a disparu, l’esprit s’est simplifié, unifié ; passions, souffrances, volontés, idées se sont résorbées dans l’être, comme les gouttes de pluie dans l’océan qui les engendre. Cet état est contemplation et non stupeur. Il n’est ni douloureux, ni joyeux, ni triste ; il est en dehors de tout sentiment spécial, comme de toute pensée finie. Il est la conscience de l’être et la conscience de l’omnipossibilité latente au fond de cet être. C’est la sensation de l’infini spirituel. C’est le fond de la liberté.


Lien : https://www.babelio.com/livres/Amiel-Journal-intime-tome-10--Juin-1874-mars-1877/532338
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