Le président Nicolas Sarkozy a confirmé lundi la mort de l'otage français Michel Germaneau au Sahel, revendiquée dimanche par Al-Qaïda au Maghreb islamique, dénonçant un "acte barbare, odieux", dans une déclaration solennelle au palais de l'Elysée.
"Ils ont assassiné de sang froid une personne de 78 ans, malade, à qui ils ont refusé de faire parvenir les médicaments dont elle avait besoin", a déclaré le président, alors que dimanche soir l'Elysée n'avait pas eu de confirmation de l'exécution revendiquée dans un message audio diffusé par Al-Jazira.
"Je condamne cet acte barbare, cet acte odieux qui a fait une victime innocente qui aidait les populations locales", a ajouté le chef de l'Etat, qui venait de réunir un "conseil de sécurité et de défense" à la présidence.
Le président a confirmé la participation de la France à un raid jeudi sur un camp d'AQMI en territoire malien, où Paris pensait trouver l'otage. Il a jugé que la France avait "le devoir" de faire cette tentative.
"Le camp de base du groupe qui a été détruit était susceptible d'être le lieu de détention de Michel Germaneau. Convaincu que nous étions que celui-ci était condamné à une mort certaine, nous avions le devoir de mener cette tentative pour l'arracher à ses geôliers. Malheureusement, Michel Germaneau ne s'y trouvait pas. Aujourd'hui il est mort".
"Depuis le 12 juillet, Michel Germaneau était sous le coup d'un ultimatum qui n'était que l'annonce d'un assassinat programmé", a souligné M. Sarkozy, rappelant que l'ultimatum émanait "d'un groupe qui avait assassiné le 31 mai dernier un malheureux otage britannique enlevé dans les mêmes conditions".
"Le 12 juillet, à la télévision, je vous avais exprimé ma brûlante inquiétude quant à son sort : aucune preuve de vie n'avait été obtenue depuis le mois de mai", a-t-il dit.
"Le crime commis contre Michel Germaneau ne restera pas impuni", a promis Nicolas Sarkozy. "Plus que jamais, nous sommes déterminés à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et à soutenir les pays qui ont le courage de combattre ce terrorisme barbare", a-t-il ajouté.
Le chef de l'Etat a "demandé instamment" aux Français de "renoncer à voyager" dans cette zone du Sahel, compte-tenu des risques encourus. Il a aussi annoncé qu'il avait demandé au ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, de se rendre dès ce soir à Bamako, Niamey, Nouakchott, afin d'examiner avec les autorités du Mali, du Niger et de Mauritanie et les ambassadeurs les mesures à prendre pour protéger les ressortissants français.
Michel Germaneau, ingénieur à la retraite de 78 ans, avait été enlevé par AQMI le 19 avril dernier au Niger, alors qu'il supervisait la construction d'une école pour le compte d'une association humanitaire, Enmilal.
Source : Le Parisien
